Canada: une famille d’origine marocaine interdite d’entrée aux États-Unis

 Une canadienne d’origine marocaine, résidant à Brossard, banlieue sud de Montréal,  a été empêchée d’entrer aux Etats-Unis par des douaniers américains le weekend dernier au poste frontalier de Philipsburg.

Selon le site canadien TVA nouvelles, Fabwa Alaoui, qui vit au Canada depuis 22 ans, s’est vue refuser l’accès au terme, dit-elle, d’un interrogatoire serré mené par des douaniers qui aura duré quatre heures.

Au final, on lui a refusé l’accès, tout comme à sa cousine et ses deux enfants. Pour Mme Alaoui, les raisons évoquées par les douaniers pour lui refuser l’accès ne sont pas claires, mais elle estime avoir été victime de discrimination de leur part basée sur ses croyances religieuses.

 «Nous avions décidé d’aller à Burlington, le weekend dernier, faire du magasinage avec la famille. Mais au poste frontalier, les douaniers américains nous ont demandé de descendre de notre véhicule et d’entrer dans leur bureau. On nous a demandé quel était notre pays d’origine. Je leur ai dit que j’étais originaire du Maroc. Ensuite, ils ont réclamé nos cellulaires. Ils ont exigé nos mots de passe et ont fouillé le contenu de nos téléphones pendant une heure», raconte-t-elle.
 Fabwa Alaoui explique que les douaniers l’ont interrogée en l’absence de sa cousine. «Ils sont venus nous chercher une par une. C’était dans un bureau. Et là l’interrogatoire a commencé. Quelle est notre religion? Est-ce qu’on la pratique? Quel est le nom de la mosquée que l’on fréquente? Qui est l’imam? Qu’est-ce qu’on nous dit à la mosquée?»

À son grand étonnement, les douaniers lui auraient même demandé ce qu’elle pensait des politiques de Donald Trump. «Je lui ai dit, M.Trump peut faire ce qu’il veut de son pays.»

Elle interprète cette approche comme de la discrimination. «Est-ce parce que nous sommes musulmans ou parce que je suis voilée? Les douaniers m’ont même demandé si je connaissais les victimes des attentats à la mosquée de Québec. Dans mon cellulaire, ils ont découvert un message qui indiquait que j’avais fait un don pour les familles des victimes.»

Mme Alaoui et sa famille ont finalement dû rebrousser chemin. «Vous ne pouvez pas rentrer, m’ont-ils dit, parce que vous avez des vidéos et choses contre nous. J’ai dit pardon? Ils nous ont fait signer un formulaire, ils ont pris nos empreintes ainsi que nos photos.»

Mme Alaoui affirme qu’il n’y a absolument rien de compromettant dans son cellulaire. Elle affirme avoir vécu pareille expérience quelques jours après les attentats de septembre 2001.

 

 

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