Célébration du 62e anniversaire de la fête de l’indépendance

Le 18 novembre est un jour férié au Maroc. Les Marocains commémorent la fin du Protectorat français et l’entrée dans le Maroc « moderne ».

La célébration, ce samedi 18 novembre, du 62e anniversaire de l’Indépendance du Maroc, constitue un événement majeur de la vie nationale. Elle marque en effet un retour rétrospectif sur l’une des plus glorieuses périodes de notre Histoire. Elle est une manière de revisiter ce tournant précipité que furent les mois et les semaines qui ont présidé et succédé à la proclamation de l’Indépendance où feu le Roi Mohammed V paracheva et jeta les bases du nouvel Etat marocain. Celui-ci se distinguera d’ores et déjà par sa nature libérale et progressiste.
Tout est allé très vite. Mohammed V n’est revenu d’exil que deux jours plus tôt, le 16 novembre, nommé « Jour du Retour ». La République française l’avait en effet éloigné de son royaume – lui et sa famille – depuis le 20 août 1953, successivement à Ajaccio, en Corse, puis à Madagascar, en le remplaçant par son cousin Mohammed Ibn Arafa.

Mais suite aux soulèvements indépendantistes de plus en plus fréquents, le sultan est amené en France à la fin d’octobre 1955. À la Celle-Saint-Cloud, ville de la banlieue sud de Paris, le ministre des Affaires étrangères Antoine Pinay et Mohammed V s’accordent sur un protocole pour l’indépendance du Maroc, consistant à mettre en place un « État démocratique à monarchie constitutionnelle », selon leur déclaration commune. Avec l’abdication de Mohammed Ibn Arafa, obtenue sur pression française dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, le retour du souverain est acté.

Les « Trois Glorieuses » marocaines commencent donc le 16 novembre et se poursuivent les deux jours suivants. Après le « Jour du Retour », le 17 novembre devient le « Jour de la Renaissance ou de la Résurgence ». Le 18 novembre, jour du discours de Mohammed V, est quant à lui tout naturellement appelé « Jour de l’Indépendance ».

Ce n’est que trois mois plus tard, le 2 mars 1956, que la France mettra officiellement fin au protectorat sur le Maroc. Le 7 mars, Mohammed V annonce à son peuple le retour effectif à l’indépendance. Puis le 7 avril de la même année, l’Espagne reconnaît également l’indépendance marocaine en vu de quitter le territoire, mais ne restitue qu’une partie du littoral marocain qu’elle occupait au nord du pays. Il faudra attendre 1975 et la Marche verte pour que le Maroc ne récupère définitivement ses « provinces du Sud », anciennement Sahara espagnol.

Le 18 novembre est ainsi une date symbolique a plus d’un titre. C’est ce même jour qu’en 1927 que Mohammed V a succédé à son père, le Sultan Moulay Youssef. La Fête du Trône – Aïd elAârch – qui marque l’accession au trône – est instaurée en 1933. Fêtée le 3 mars sous Hassan II, elle se déroule aujourd’hui le 30 juillet, sous Mohammed VI.

C’est après la mort du « Libérateur de la Nation » en 1961, lorsque les autorités décident de fixer une date pour la commémoration de l’indépendance marocaine que le 18 novembre sera choisi en souvenir de Mohammed V, dont le mausolée est depuis 1971 installé sur l’esplanade de la tour Hassan à Rabat où il prononça son fameux discours.

Couronné roi en 1957, le souverain restera un moteur de la décolonisation, soutenant le FLN ou encore les Lumumbistes, mais aussi un fervent partisan du panafricanisme. Il impulsera notamment la Conférence de Casablanca en 1961, réunissant des chefs d’État tels que Kwame Nkrumah, Sékou Touré ou Modibo Keïta et posant les jalons de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) qui naîtra deux ans plus tard.

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