Cette barrière religieuse appelée hallal-haram qui divise les musulmans de France

Depuis la propagation ces dernières années d’un discours religieux à propos de l’illicéité des arts dans leurs différentes expressions artistiques, des thèmes tels le cinéma, le théâtre, la musique et autres, reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène médiatique impliquant la communauté musulmane de France, très divisée au sujet de cette barrière religieuse appelée (hallal-haram).

Une enquête sur ces thèmes a été réalisée récemment par l’Institut français des Cultures de l’islam pour montrer que la religiosité ne se manifeste pas seulement dans le domaine qui lui est strictement réservé (prière, jeûne..) mais aussi dans d’autres domaines de la vie quotidienne à l’image de la musique qui peut être conçue comme une pratique (haram), ou religieuse (madih et samâ) ou encore mondaine sans lien avec la religion.

L’enquête montre ainsi que 95,8% des jeunes de la catégorie 18-24 ans écoutent de la musique, contre seulement 4,2 qui ne l’écoutent jamais. Ils sont 93,3% à l’écouter chez les 25-34 ans. Quant aux répartitions musicales, ils sont 74% à écouter de la musique chaâbi, 54,6% écoutent de la musique orientale et 29% de la musique occidentale, contre seulement 9% des jeunes des 18-24 ans qui écoutent de la musique religieuse madih et samâ. Les raisons derrière l’abstention de certains sont diverses, selon l’enquête, mais la plupart des enquêtés justifient leur démarche par des considérations religieuses.

S’agissant du 7e art, ils sont plus de 20% qui ne s’intéressent pas du tout au cinéma. La proportion la plus forte est chez les 60 ans et plus qui n’ont jamais regardé de films (34%), alors que les 18-24 ans ne constituent que 5,8% et les 25-34 ans (8,9%). La barrière religieuse (haram/illicite) apparaît comme la raison principale d’abstention, surtout chez les jeunes où l’emprise des thèses islamistes est beaucoup plus affirmée, en comparaison avec les catégories d’âge avancé.

L’intérêt que porte les musulmans de France à la ‘’chose politique’’ en rapport avec l’engagement associatif, est le deuxième thème traité par l’enquête qui précise que 5% des sondés déclarent appartenir à une association de la société civile. Ils sont 7% des 18-24 ans, 2,8% des 45-59 ans et seulement 0,4% des 60 ans et plus. Pour cette dernière catégorie, les associations religieuses se placent en tête (24,7%) suivis des associations de bienfaisance (13,5%) et loin derrière, les associations des droits de l’homme (3,4%).

La tendance, en revanche, se rapproche quand il s’agit d’affirmer la relation entre la religion et la politique. Mélanger les deux ne constitue aucun danger pour 24,7% des 18-24 ans et pour 20,5% des 60 ans et plus. Par contre 40% des catégories 18-24 ans et 38% des 60 ans et plus, ne sont pas d’accord que les politiques interviennent dans le domaine religieux.

Peut-on conclure à partir de ces différentes tendances révélée par l’enquête que c’est l’affirmation des pratiques de l’islam qui se consolide davantage. La religiosité des jeunes musulmans de France semble très affirmée, selon les chiffres de l’enquête qui montrent que les jeunes immigrés d’aujourd’hui sont plus attachés aux concepts de l’islam et même plus pratiquants que ceux d’hier.

L’impact religieux de la famille, tel révélé par l’enquête, est très important au sein de la communauté musulmane de France. 68% des interviewés déclarent avoir été fortement influencés par le milieu familial. Le père apparaît comme l’encadreur principal de l’orientation religieuse au sein de la famille. Il vient aussi en tête des facteurs d’influence en faveur du port du voile. Le rôle de la mère est vital lui aussi dans la transmission des valeurs qui font que la majorité des immigrés de France se définissent d’abord comme musulmans et seulement ensuite comme Marocains, Algériens, Tunisiens, Egyptiens ou autres, considérant, dans leur majorité, l’islam comme une religion supérieure valable en tout temps et en tout lieu.

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