1 000 dirhams par tonne d’agrumes exportée : Rabat établit un mécanisme d’appui ciblé pour affirmer sa présence commerciale extérieure (2024–2028)

Le gouvernement marocain a arrêté la mise en œuvre d’un dispositif financier destiné à accompagner l’exportation des agrumes, accordant une compensation de 1 000 dirhams par tonne – soit environ 92 euros – aux opérateurs expédiant leurs productions vers l’Union européenne (UE), le continent africain et d’autres débouchés internationaux. Ce mécanisme, dont l’effet est rétroactif au 1ᵉʳ janvier 2024, court jusqu’à l’horizon 2028.

Conformément aux termes du document ministériel encadrant ce programme, les volumes concernés feront l’objet d’une progression annuelle, passant de 65 000 tonnes en 2024 à 125 000 tonnes en 2028. L’enveloppe budgétaire afférente connaîtra une évolution parallèle, avec une dotation initiale de 65 millions de dirhams (environ six millions d’euros) appelée à culminer à 125 millions de dirhams (environ 11,5 millions d’euros) en fin de période.

Les exportateurs souhaitant bénéficier de cette mesure devront déposer un dossier exhaustif auprès des services compétents relevant du ministère de l’Agriculture, documentant les volumes expédiés, les destinations concernées et les variétés mises en marché.

Par cette orientation, Rabat entend offrir un soutien tangible à un secteur économique cardinal, en proie à la concurrence croissante des productions égyptiennes sur les marchés européens. Les autorités mettent notamment en avant la capacité marocaine à étendre la période d’exportation sur près de huit mois, conférant un avantage comparatif aux fruits issus des vergers nationaux.

Toutefois, cette allocation financière ne s’applique pas indistinctement à l’ensemble des agrumes. L’hybride «Nadorcott», variété de mandarine sans pépins originaire du Maroc, en est expressément exclue. Selon les éléments fournis par les instances agricoles, cette variété couvre déjà de manière satisfaisante les cinq premiers mois de la campagne d’exportation, lui assurant une rentabilité autonome sans nécessité d’appui public.

« Ce programme entend préserver les équilibres économiques du secteur agrumicole tout en accompagnant les exportateurs vers une meilleure compétitivité face à une conjoncture internationale mouvante », a confié une source administrative proche du dossier.

Ce soutien budgétaire ponctuel ne constitue ni une subvention structurelle ni une réforme sectorielle ; il s’agit, selon les termes employés par Rabat, d’une mesure d’ajustement conjoncturel, calibrée pour répondre aux déséquilibres de marché observés depuis deux campagnes consécutives.

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