Au Niger, l’armée subit ses plus lourdes pertes à Chinégodar avec 89 soldats tués

L’attaque est survenue un mois après celle d’Inates, dans la même région de Tillabéri, près de la frontière malienne, qui avait coûté la vie à 71 militaires.

Le Niger a subi jeudi 9 janvier la pire attaque de son histoire avec 89 soldats tués à Chinégodar (ouest, sur la frontière malienne), selon un nouveau bilan annoncé dimanche à la veille du sommet qui réunit en France cinq chefs d’Etat du Sahel et le président Emmanuel Macron. «Après ratissage, le bilan s’établit de la façon suivante. Côté ami : 89 morts. Côté ennemi : 77 morts», a affirmé dimanche soir à la radio publique Zakaria Abdourahame, le porte-parole du gouvernement en lisant un communiqué.

Le précédent bilan annoncé jeudi faisait état de la mort de 25 soldats et de 63 «terroristes». En outre, un deuil national de 72 heures a été décrété à partir de lundi, selon le communiqué. Cette attaque, la pire subie au Niger depuis le regain des actions djihadistes en 2015, est survenue un mois après celle d’Inates le 10 décembre, dans la même région de Tillabéri, qui avait coûté la vie à 71 soldats. Revendiquée par le groupe Etat islamique, l’attaque d’Inates, qui était la plus meurtrière jusqu’à jeudi, avait traumatisé le pays. Le modus operandi des deux attaques est le même avec l’utilisation de motos et véhicules transportant des combattants armés puis une fuite vers le Mali.

Ce nouveau bilan est annoncé à la veille du sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, qui va réunir à l’initiative du président français Emmanuel Macron, les chefs d’État des cinq pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) pour renforcer la légitimité contestée des militaires français déployés sur la zone et mobiliser les alliés européens. Tout le Sahel – en particulier le Mali, le Niger et le Burkina – est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4.500 militaires français de la force antiterroriste «Barkhane».

L’attaque de jeudi était la première menée contre le camp de Chinégodar, un village nigérien situé à 10 kilomètres de la frontière malienne, dans la région de Tillabéri (ouest) souvent visée par des attaques djihadistes. Les médias officiels nigériens rappelaient vendredi que le ministre nigérien de la défense Issoufou Katambé s’était rendu à Chinégodar la semaine dernière en vue « de remonter le moral de la troupe ». Un état d’urgence censé prévenir les incursions djihadistes récurrentes est en vigueur dans la région.

Les autorités de Tillabéri ont aussi décidé «d’interdire la circulation de motos, de nuit comme de jour» dans plusieurs localités, y compris dans la ville de Tillabéri, la capitale régionale. Le 25 décembre, 14 militaires ont aussi été tués dans une attaque «terroriste» dans la commune de Sanam, également dans la région de Tillabéri. Le président nigérien Mahamadou Issoufou avait annoncé le 22 décembre, lors de la visite d’Emmanuel Macron, que les pays du Sahel et la France lanceraient «un appel à la solidarité internationale» durant le sommet de Pau.

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