L’Éthiopie dénonce un rapport d’Amnesty : « ils ne voulaient pas nous écouter »

Le procureur général fédéral éthiopien a rejeté le rapport d’Amnesty International publié en mai 2020 sous le titre «Au-delà de l’application des lois: violations des droits humains par les forces de sécurité éthiopiennes à Amhara et Oromia» comme étant fondamentalement défectueux, niant les accusations d’exécutions extrajudiciaires et de détentions massives.

L’Éthiopie a rejeté comme étant « unilatéral » un récent rapport d’Amnesty International sur les droits humains. Le rapport de l’ONG a accusé les forces de sécurité éthiopiennes d’avoir commis «de graves violations entre décembre 2018 et décembre 2019 malgré les réformes qui ont conduit à la libération de milliers de détenus, à l’élargissement de l’espace civique et politique et à l’abrogation des lois draconiennes, telles que la proclamation contre le terrorisme, qui était auparavant utilisée pour réprimer les droits de l’homme.»

Amnesty a documenté des violations présumées comme s’étant produites dans deux districts des États régionaux d’Amhara et d’Oromia. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a été élu en avril 2018 et s’est immédiatement lancé dans de vastes réformes politiques, sociales et économiques.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères éthiopien avait déclaré que le rapport était une « analyse unilatérale » qui n’a pas réussi à saisir de manière appropriée « la trajectoire politique plus large et les développements de la sécurité en Ethiopie » depuis le début des efforts de réforme.

«Alors que le processus de réforme a parfois connu des difficultés, le gouvernement éthiopien [GOE] a prouvé qu’il restait déterminé à construire une démocratie consolidée. Pour le GOE, la perte d’une seule vie est une de trop», a-t-il déclaré.

Le rapport publié en mai de cette année indiquait que les forces de sécurité éthiopiennes avaient tué au moins 25 personnes en 2019 dans les zones East Guji et West Guji de la région agitée d’Oromia au milieu de soupçons de soutien à un groupe rebelle, l’Armée de libération d’Oromo. Au au moins 10.000 personnes ont été détenues entre janvier et septembre, la plupart «soumises à des passages à tabac brutaux» a affirmé Amnesty.

Dans un communiqué, le bureau du procureur général a déclaré avoir formé un comité composé de bureaux des procureurs des régions d’Amhara et d’Oromia, de la police et d’organisations de la société civile (OSC) pour enquêter sur la crédibilité des prétendue violations aux droits de l’homme.

Il a ajouté que les efforts déployés pour tenir des consultations avec les hauts dirigeants d’Amnesty International au sujet du rapport n’avaient pas abouti en raison de la réponse inadéquate de l’ONG.

Selon sa déclaration, l’enquête menée par le comité a révélé que le rapport est « partiel et biaisé« , puisqu’il ne tenait pas compte « de la réalité objective du pays. »

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