Le régime algérien veut empêcher le Hirak de reprendre ses manifestations

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune cherche à empêcher toute reprise des manifestations de masse qui ont secoué le régime l’année dernière avec un référendum sur une nouvelle constitution.

Voici une chronologie des principaux événements du bouleversement politique en Algérie.

2019

  • Février – Des dizaines de milliers de manifestants descendent dans la rue quand Abdelaziz Bouteflika, alors âgé de 81 ans, confirme se présenter à nouveau à la présidence.
  • Mars – Alors que les manifestations quotidiennes se multiplient et qu’un million de personnes défilent à Alger et dans d’autres villes, Bouteflika tente d’apaiser ses opposants en promettant une nouvelle constitution après sa réélection, suivie d’un nouveau vote dans lequel il ne se présenterait pas.
  • Avril – Le chef de l’armée, le lieutenant général Ahmed Gaed Salah, intervient à travers un discours télévisé pour exhorter Bouteflika à démissionner, ce qu’il fait le 2 avril. L’élection présidentielle, initialement prévue pour avril, puis pour juillet, est reportée indéfiniment.
  • Mai et juin – Sans relâche dans les manifestations hebdomadaires du mardi et du vendredi, les autorités commencent à détenir des personnalités de haut rang, y compris de nombreux alliés de Bouteflika et des hommes d’affaires de premier plan, pour corruption.

Parmi les personnes arrêtées figurent le jeune frère de Bouteflika, Saïd, qui avait agi en tant que régent de facto, le chef de la sécurité autrefois intouchable, Mohamed Mediene, et deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.

  • Juillet – La police arrête des dizaines de manifestants pour avoir brandi des drapeaux marqués de symboles berbères, les accusant de saper l’unité nationale, alors que des dizaines de milliers de personnes continuent de marcher, non découragées par la chaleur estivale ou le mois de jeûne musulman du Ramadan.
  • Septembre – À la demande pressante de Gaed Salah, le président par intérim, Abdelkader Bensalah, annonce que l’élection présidentielle aura désormais lieu en décembre, provoquant la colère des manifestants qui rejettent immédiatement le vote à venir.

Lors du premier grand procès d’anciens hauts fonctionnaires, Said Bouteflika et Mediene sont condamnés à 15 ans de prison, renforçant ainsi la position de l’armée en tant que partie la plus puissante de la hiérarchie au pouvoir.

Pendant ce temps, la police commence à arrêter des personnalités de l’opposition plus importantes, dont Karim Tabou et Khalid Drareni.

  • Novembre – Alors que la campagne électorale commence officiellement, le nombre de manifestants recommence à augmenter et la police commence à réprimer les manifestations contre les élections à venir.

Les manifestants accrochent des sacs d’ordures dans des espaces réservés au matériel électoral et un tribunal organise des procès rapides pour condamner les responsables à des mois de prison pour avoir perturbé la campagne.

  • Décembre – Un tribunal condamne les deux anciens premiers ministres à 15 et 12 ans de prison quelques jours avant les élections.
  • Avec des manifestations à travers l’Algérie, l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est élu président avec 58% des voix, bien que les chiffres officiels montrent que seulement 40% des électeurs y ont participé.

Gaed Salah meurt subitement d’une crise cardiaque le 23 décembre et des foules immenses assistent à son cortège funèbre à Alger alors que Abdelmadjid Tebboune nomme un autre chef des forces armées générales.

2020

  • Janvier – Abdelmadjid Tebboune met en place un nouveau gouvernement, propose un dialogue aux manifestants, libère de nombreux détenus et met en place une commission pour modifier la constitution pour donner plus de pouvoir au parlement et à la justice.
  • Mars – Les manifestations, qui se poursuivaient chaque semaine depuis plus d’un an, sont interrompues par un verrouillage pour empêcher la propagation de la pandémie de coronavirus.
  • Août – Tebboune fixe la date du 1er novembre pour un référendum sur les changements à la constitution, dans l’espoir d’utiliser le vote comme un moyen de sortir du bouleversement politique.

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