Présidentielle américaine : le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden sombre dans la confusion générale

Le premier duel télévisé entre le président républicain et son rival démocrate a été marqué par les interruptions et les attaques personnelles.

Invectives, railleries, attaques personnelles…, le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden a offert mardi un spectacle particulièrement chaotique à trente-cinq jours d’une élection présidentielle américaine sous haute tension.

Lors d’un duel télévisé suivi en direct par des dizaines de millions d’Américains, les deux prétendants septuagénaires à la Maison Blanche se sont vivement opposés mardi sur la gestion de l’épidémie due au coronavirus, l’économie et l’intégrité de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre.

Mais la soirée restera surtout marquée par les interruptions et les attaques personnelles. Le candidat démocrate, Joe Biden, a qualifié son rival de «pire président que les Etats-Unis aient jamais eu» et de «clown», lui intimant de « la fermer ».

«Il n’y a rien d’intelligent en vous», a de son côté lancé le président, Donald Trump, en mauvaise posture dans les sondages, qui espérait un faux pas de son rival qui n’a pas eu lieu. Mâchoires serrées, le locataire de la Maison Blanche, qui briguera le 3 novembre un second mandat de quatre ans, s’est efforcé de dépeindre son adversaire comme une marionnette de la « gauche radicale », que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat.

Biden évite les gaffes

Mais l’ancien vice-président de Barack Obama, dont la combativité suscitait des interrogations, a tenu le choc dans ce face-à-face organisé à Cleveland. Les yeux plantés dans la caméra, il a régulièrement pris les Américains à témoin, les appelant à se rendre aux urnes pour éviter «quatre années de plus de mensonges».

Le 45e président des Etats-Unis a peiné, tout au long du débat, à reprendre la main, tentant d’interrompre «Joe» jusqu’à se faire fermement rappeler à l’ordre par l’animateur du débat, le journaliste de Fox News Chris Wallace.

«Etes-vous pour la loi et l’ordre , a interrogé le président américain dans un échange particulièrement tendu, où il a accusé son rival d’être otage de ses soutiens au «sein de la gauche radicale»«La loi et l’ordre avec la justice», a répondu son adversaire démocrate, qui a par moments buté sur les mots, mais a évité les gaffes que redoutaient certains dans son camp.

Le milliardaire républicain a aussi tenté d’accuser Joe Biden, issu de l’aile modérée du Parti démocrate, de vouloir un système de santé « socialiste » défendu par la gauche radicale. Le candidat démocrate a, lui, dénoncé la volonté du locataire de la Maison Blanche d’installer une juge conservatrice à la Cour suprême juste avant le scrutin du 3 novembre. «Ce qui est en jeu ici, c’est que le président a dit clairement qu’il veut se débarrasser de l’Affordable Care Act», la loi d’assurance-maladie plus connue sous le nom d’Obamacare, a-t-il déploré.

Trump ne s’engage pas à reconnaître le résultat du vote

«Nous devrions attendre de voir le résultat de cette élection», a plaidé le candidat démocrate, cravate à fines rayures noires et blanches. «Nous avons gagné l’élection [de 2016] et nous avons le droit de le faire», a rétorqué l’ex-magnat de l’immobilier, cravate sombre rayée de rouge.

Les deux candidats septuagénaires se sont ensuite écharpés sur le bilan de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 205 000 morts. «Vous n’auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait, vous n’avez pas cela dans le sang», a martelé Donald Trump. «Je sais ce qu’il faut faire», tandis que «le président n’a aucun plan», a répondu Joe Biden.

Si Joe Biden s’est engagé à accepter le résultat du scrutin, Donald Trump a, lui, esquivé, se bornant une fois de plus à affirmer sans preuves que le vote par correspondance, qui s’annonce important en raison du Covid-19, favoriserait des «fraudes».

Coronavirus oblige, et comme prévu, les deux hommes ne se sont pas serré la main mais se sont salués de loin sur la scène de Cleveland, dans l’Ohio, l’un de ces Etats-clés qui pourrait faire basculer la victoire dans un camp ou dans l’autre le 3 novembre. Ils faisaient face à un public restreint, avec leurs épouses, Melania Trump et Jill Biden, toutes deux masquées.

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