La résolution de la crise du barrage de la Renaissance permettra de renforcer l’intégration économique régionale

Les perspectives de résolution de la crise du barrage de la Renaissance permettront à cette structure de devenir un instrument de co-développement, de co-prospérité et de renforcement de l’intégration économique dans la région, a affirmé Mohamed Loulichki, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS).

Intervenant dans un podcast au sujet des tensions autour de la construction du grand barrage éthiopien “la Renaissance”, l’ancien ambassadeur du Royaume auprès des Nations Unies a relevé que la crise est toujours synonyme d’opportunités, notant que les trois protagonistes (l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan) doivent percevoir cette crise comme une opportunité et chercher un compromis pour promouvoir l’intégration régionale et la coopération transfrontalière.

Il a également évoqué certains arguments utilisés par les trois pays : un argument légal utilisé par l’Éthiopie, en tant qu’État souverain du fleuve du Nil (l’eau du Nil provient des territoires éthiopiens), ajoutant que cet Etat considère qu’il peut entreprendre toute action concernant le barrage à condition qu’elle ne cause pas de dégâts aux autres pays.

Un argument à caractère socio-économique est utilisé par l’Égypte, qui revendique des droits historiques sur le Nil, outre son rôle vital pour l’économie égyptienne, vu que l’agriculture et la production d’électricité sont intimement liées à ce fleuve, a-t-il poursuivi, notant que les Éthiopiens estiment que la construction du barrage leur permettra de produire plus d’électricité pour leur besoin et aussi pour l’export.

L’ancien diplomate a relevé un autre argument d’ordre politique: les trois pays font face à des enjeux internes.

M. Loulikchi a, par ailleurs, rappelé que trois accords ont régi l’exploitation du Nil: le premier datant de 1902 entre l’empereur d’Éthiopie, l’Angleterre et l’Italie qui stipulait que toute construction près du barrage doit être approuvée par tous les signataires.

Un autre accord a été conclu en 1929 entre l’Égypte et l’Angleterre qui accordait aux Égyptiens 48 billions de mètres cubes du Nil et seulement 4 billions au Soudan.

En 1959, après l’indépendance du Soudan, un autre accord négocié par ce pays, a été couronné par la répartition des quotas des eaux du Nil, accordant ainsi à l’Égypte 69 millions de mètres cubes et 18,5 billions au Soudan.

Il a en outre souligné que cette crise constitue une “menace” à la sécurité régionale, notant que tout accord doit être équilibré, juste et contraignant pour préserver les droits de tous.

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