Covid : la France sort du confinement en mai malgré une décrue jugée fragile

Malgré une décrue de l’épidémie encore fragile, la France maintient son objectif de lever progressivement les restrictions dès le mois prochain, notamment en rouvrant les terrasses mi-mai, grâce à l’accélération de vaccinations.

Le président Emmanuel Macron, qui avait tracé ce calendrier fin mars, devrait annoncer lui-même ces modalités de réouverture d’ici la première semaine de mai, selon une source proche du gouvernement.

Les autorités prévoient aussi d’alléger éventuellement le couvre-feu, en vigeur à 19H00, et de rouvrir à partir de mi-mai les commerces non alimentaires et lieux de culture, avec des jauges réduites.

Des adaptations territoriales sont à l’étude, avec une jauge plancher de 35% dans les lieux de culture, qui varierait en fonction de la circulation du virus.

Ce choix reflète la conviction de l’exécutif que le nombre de contaminations tombera autour de 20 000 par jour d’ici un mois et que l’objectif des 20 millions de vaccinés avec au moins une dose, prévu mi-mai, sera atteint.

Mais la décrue est encore lente et reste à confirmer, rappellent à la fois le ministère de la Santé et plusieurs experts.

Situation «fragile»

Depuis cinq jours, «nous amorçons une décroissance de l’épidémie» de coronavirus, qui a emporté plus de 101 500 personnes depuis un an, a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran dans une interview au quotidien régional Le Télégramme. «On était monté à 40 000, on est aujourd’hui aux alentours de 33 000 cas chaque jour en moyenne».

Néanmoins, quelque 43 000 nouvelles contaminations ont été répertoriées mardi et «la descente n’est pas encore suffisamment rapide», avertit le ministre, parlant d’une situation «fragile».

Et la professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Saint-Antoine à Paris d’abonder : «Je ne dirais pas une décroissance de l’épidémie. Je pense que le terme est un peu trop enthousiaste».

«Ce que l’on voit, c’est un freinage de l’augmentation des cas. On n’est pas du tout dans une diminution du nombre de personnes hospitalisées, on est plutôt dans un ralentissement de l’augmentation des personnes qui arrivent à l’hôpital ou en réanimation», a-t-elle dit mercredi sur la radio FranceInfo.

La tension sur le système de santé ne faiblit pas: la France comptait 31.086 patients hospitalisés, dont presque 6 000 en soins intensifs. Le niveau est inférieur au pic de la première vague en avril 2020 (7 000), mais supérieur à celui de la deuxième.

Pourtant les vacances scolaires s’achèvent bientôt et les élèves du primaire (entre 6 et 11 ans) doivent retourner en classe le 26 avril, collégiens et lycéens le 3 mai. L’exécutif réfléchit notamment à déployer massivement à la rentrée des autotests des élèves.

La levée des restrictions est espérée avec une impatience mêlée d’inquiétude par les commerçants ou restaurateurs, ces derniers cumulant environ huit mois de fermeture depuis le début de la pandémie.

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