Vidéo : le vrai visage de la Deutsche Welle (DW), entre autocensure et partialité

À la DW, les ciseaux de la censure sont parfois particulièrement affûtés, surtout lorsque les sujets touchent à des situations de conflit. Pour d’aucuns, la DW, représente une référence, cette prestigieuse institution se gardant bien, dit-on, de confondre information, opinion et propagande. Cette image vertueuse est sans doute trompeuse. La DW est loin d’apparaître comme le parangon de la vertu journalistique, comme le suggère la couverture de trois événements récents – affaire du terroriste Hajib, crise avec le Maroc, et événements de Gaza. Explications.

«Deutsche Welle», institution publique qui touche de l’État allemand un budget annuel considérable, a été fondée en 1993. Elle revendique son indépendance de toute influence politique. Récemment, elle peine à garantir une certaine liberté de l’information face à l’État. Soupape de sécurité au service d’un affranchissement intellectuel indispensable à l’affirmation de la démocratie, la relation de DW avec les instances gouvernementales allemandes est floue.

DW reflète depuis quelques temps un journalisme de presse, animé par une sensibilisation grandissante non à l’argumentation et à une intention appuyée de rendre compte de la réalité, mais à prendre fait et cause pour le mauvais côté de l’histoire, quitte à enfreindre les droits du lecteur, de l’auditeur ou du téléspectateur. Aussi est-il nécessaire de dire que certains préceptes – impartialité, honnêteté, exactitude, intégrité – sont foulés au pied par DW dès qu’elle aborde des sujets relatifs au Maroc et à son intégrité territoriale.

DW, censure, et arrangements avec la réalité

La vénérable institution, qui affirme sans cesse ne pas être un suppôt du gouvernement fédéral, revendique jalousement et continûment une indépendance qui s’est avérée peu solide. Depuis une semaine, 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés à Gaza. Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des affrontements avec l’armée israélienne ont fait 19 morts depuis une semaine, selon un bilan palestinien. Réaction de la DW ? la censure qui s’abrite derrière de multiples textes qui vont des simples orientations ou directives aux interdits pour «tout ce qui ne se conforme pas à son éthique», sans résister à d’éventuelles allégeances avec le pouvoir israélien.

La DW génère-t-elle une «réalité» qui lui est propre ? Est-elle un instrument du pouvoir ? Tente-t-elle de façonner les perceptions, de manipuler les opinions et de guider les politiques ? Questions rhétoriques ou zones d’ombre ? Relativement à l’affaire Hajib, DW a eu recours à l’exagération des faits, à l’effacement des nuances, à la dissimulation, malgré les mises en garde éditoriales du Maroc. DW écoute souvent «la raison du plus fort ou celle du plus suspect», adhère à un esprit de consensus et de se rallie à un sentiment quasi-général d’unanimité coupable.

Après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara, DW a apporté une version autre dans la «gestion de l’information», à travers des capsules et reportages hostiles où les personnalités politiques allemandes, surtout celles opérant à l’ONU, n’ont pas hésité à faire pression sur les discours des journalistes en usant de la langue de bois et de la mise en scène des faits. La position ambiguë de la DW, source et diffuseur d’informations, dont le devoir ou la mission est d’informer avec neutralité, a suscité maintes réflexions quant au rôle qu’elle devait remplir en pareille circonstance.

Hostilité antimarocaine

La DW a également été accusée d’avoir repris à la légère les déclarations guerrières du Polisario ainsi que ses formulations vagues dans la description de la situation au Sahara. Ces incidents ont suscité une réflexion de fond sur les relations entre le gouvernement allemand et les médias et provoqueront sans doute nombre de rebondissements. Une chaîne qui n’assume plus pleinement son rôle de service public en continuant à trahir la diversité des opinions et en résistant peu aux pressions gouvernementales n’a pas de leçons à donner au Maroc.

À vouloir faire triompher la vérité, la DW est elle-même dispensatrice d’une vérité alternative «douce» faisant fi de son bouclier de principes moraux. DW n’est pas gardienne du bon goût et de la décence, son autorité en matière de pluralisme de l’information, de déontologie, de qualité et de diversité des opinions n’est plus incontestable. Entreprise publique désormais tentaculaire tant dans le domaine radiophonique, le télévisuel et l’électronique, mais incapable de narrer les aléas du monde loin des influences.

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