Clientélisme, surenchère idéologique et démagogie : la recette d’El Habib Choubani pour les législatives de 2021

El Habib Choubani, président du conseil régional de Drâa-Tafilalet affilié au Parti de la justice et du développement (PJD), a annoncé son intention de présenter sa candidature aux législatives de 2021 dans la ville de Midelt, suscitant des grincements de dents parmi la classe politique régionale.

El Habib Choubani, compte se présenter aux prochaines élections législatives, envisage de déposer sa candidature à la circonscription de Midelt au lieu d’Errachidia, son « fief » électoral, a appris Barlamane.com de ses sources bien informées. Du côté de l’opposition au sein du conseil comme au sein du PJD, cette annonce, émanant d’un édile empêtré dans de multiples scandales, a fait grincer des dents. Depuis 2015, Choubani est accusé de monopoliser la prise de décision dans la région de de Drâa-Tafilalet, au point d’être considéré quasiment comme le seul maître à bord : il élabore les décisions avec des collaborateurs techniques (non élus), et ne pratique qu’une délégation de signature limitée et surveillée auprès des membres du bureau, qui dénoncent ses manigances.

L’ambiance de tension qui règnent dans les couloirs du conseil régional de Drâa-Tafilalet est une réalité concrète. Cette option, a-t-on indiqué, «s’explique par la volonté de ce cadre du PJD d’en découdre avec son ennemi juré et membre RNI dudit conseil, Saïd Chbaatou, au niveau même du bastion électoral de ce dernier, en l’occurrence, la ville de Midelt, alors que certains observateurs n’ont pas manqué de justifier cette volte-face par les craintes d’El Habib Choubani de subir un camouflet cuisant à Errachidia, où sa popularité est au plus bas, après les dysfonctionnements ayant marqué son mandat.»

Pour leur part, les cadres du PJD à Midelt «n’ont pas digéré le projet de Choubani interprété comme une sous-estimation des compétences locales et de leur capacité à défendre les chances électorales du parti», pointent nos sources. Alors que la référence religieuse du PJD s’estompe ainsi que les mots d’ordre consensuels qu’il utilise (la proximité, la probité, la moralité etc,), Choubani s’adonne au spectacle et au clientélisme concurrentiel pour se préparer au prochain scrutin.

Se plaçant, d’ores et déjà, dans une posture électorale, El Habib Choubani cherche «à endiguer le désaveu du PJD dans la foulée de la normalisation avec Israël ayant balayé le candidat du parti lors des élections partielles tenues au mois de juillet 2020», dévoilent nos sources, «d’où sa montée au créneau en publiant sur les groupes WhatsApp acquis au PJD une contribution appelant à porter, le jour de l’aïd, l’écharpe palestinienne (la koufia), en guise de solidarité avec les Palestiniens, devant l’incapacité d’obtenir les autorisations nécessaires pour organiser des actions de protestation», a-t-on souligné. La fête d’Al Aid a eu lieu jeudi 13 mai, et on n’a pas vu les marocains porter la «Koufia», l’audience dont se prévalent Choubani et son parti laisse vraiment à désirer. 

Choubani et d’autres membres du PJD déploient des activités sociales souvent en articulation avec le dense tissu associatif gravitant autour du Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR), aile idéologique du parti. Ils travaillent également de manière plus informelle pour, soi-disant, «rendre service au citoyen» en dehors de tout cadre institutionnel.

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