L’Espagne tente la diversion : l’humanitaire… oui, la roublardise… jamais

Selon la presse espagnole, le différend entre notre pays et l’Espagne, aurait «commencé lorsque le Maroc a découvert que l’Espagne avait autorisé le leader du Front Polisario à entrer dans un hôpital espagnol».

Il est même déclaré en haut lieu, et avec aplomb, qu’il faudrait que nous comprenions qu’il s’agit, en fait, d’une «question humanitaire» … Vu l’opacité voulue par l’Algérie et adoptée par l’Espagne, que nenni, nullement, fausse route, grosse balourde et au final, nous avons une tentative grossière pour une diversion.

Au menu… la roublardise !

Le Maroc a essentiellement réagi à une roublardise diplomatique telle que l’avait déjà détaillée Mohammed Benchicou dans son journal algérien. Une roublardise déclarée paysanne à laquelle l’on veut accoler un justificatif maintenant : l’humanitaire.

Il se trouve que cette roublardise a déjà été utilisée dernièrement dans un schéma peu différent et madame Merkel en fut une première et particulière victime. En alerte suprême, elle a rejeté l’hospitalisation en Allemagne pour le protégé du pouvoir algérien. Bizarre qu’être dans la naïveté en diplomatie ! Le Maroc ne remet pas en cause le droit commun de l’individu cité à bénéficier des soins que son état de santé exige, voire impose.

Mieux, et du fait que l’Algérie est apparemment dans l’incapacité de soigner un tel cas, un Maroc, sollicité, aurait, fort certainement, accepté que lui soit prodigués des soins dans un de nos merveilleux CHU… et même, dans l’honneur, grandeur et générosité, il lui aurait peut-être, accordé la liberté de circulation, malgré les griefs. Question de culture, d’identité et d’Histoire. Le Maroc ne remet nullement en cause cette obligation morale pour une bonne santé. De même, la mode ambiante qui se veut humanitaire, ne peut être avancée pour justifier un comportement inacceptable, une compromission inélégante, des accords, dignes de barbouzes.

On ne plante pas à l’ami un couteau dans le dos, et on ne balaie pas le problème par un revers de main, dans un amateurisme diplomatique confondant, avec des propos espérés apaisants. On ne fait pas non plus, le haut le cœur en se refusant à une franche explication, claire, indispensable et inévitable pour permettre de comprendre cette particulière entente secrète, hors normes où l’ami est ignoré, où le faux est devenu culte normal, où l’absence d’égards et de respect est criarde.

La mémoire d’un voisinage

Le Maroc a connu une Espagne wisigothe, policée et mieux aguerrie pour les temps d’alors. Il s’est complu, aussi, en une remarquable Espagne juive, catholique et musulmane, source d’une civilisation que le monde partage actuellement, une civilisation si accomplie. Le Maroc a aussi croisé le détestable tel celui de Charles Quint, hautain et désobligeant, assassinant par le biais de ses nobles, les paysans de la région d’Assilah, pour tout simplement prouver une supériorité. Notre pays a aussi en mémoire, dans ce silence refermant les plaies, la tuerie militaire de Tétouan de janvier 1860 où le sang des civils innocents, a laissé traces dans les ruelles de sa haute médina, ce sang coulant à flots vers l’oued Martil, saturé d’eau rougie dans un hiver pluvieux.

Le marocain se rappelle un Congrès de Berlin dont les travaux ont commencé en novembre 1884 et où l’Espagne était aveuglée par une seule obsession: l’accaparation du Maroc, son unique motivation dans une présence négociée difficilement. Il se rappelle aussi que l’Espagne a choisi, en 1906, comme symbole dans la conclusion d’un traité pour accomplir un dépeçage du Royaume, tant rêvé, la minuscule ville d’Algerisas où le mont de Tarik rayonne. Pour les décades passées, l’on ne peut oublier, qu’au crépuscule de sa vie, le général Franco n’a pas eu ce sursaut salutaire du bon voisin et a préféré la criarde magouille algérienne pour des raisons qui lui appartiennent, à l’image… de son honteux gazage du Rif. On lui doit la chienlit ambiante !

Copains et coquins : merci, pas pour nous !

Et donc laisser croire à une question humanitaire est une insulte à l’Histoire de notre voisinage où l’apport des Almoravides et des Almohades a permis à l’Espagne d’être source des merveilles accomplies par l’être humain. De même, nous opposer, astucieusement, l’humanitaire, dans une indexation irréfléchie du Royaume du Maroc, ce vieil Etat qui ne comprendrait pas, c’est valider ce monde des copains et des coquins, un monde que le Maroc rejette viscéralement. L’amateurisme a-t-il pris pouvoir ? En tout cas, dramatique que l’aujourd’hui de notre voisinage. Et qu’on se le dise… avec pour horizon, notre demain !

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