Modèle de développement au Maroc : Chakib Benmoussa entre dans le vif du sujet devant les députés

Le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), M. Chakib Benmoussa a présenté, mardi devant le Parlement, les grandes lignes du rapport général relatif au nouveau modèle de développement (NMD).

Lors de cette session, présidée par les présidents des Chambres des représentants et des conseillers, MM. Habib El Malki et Hakim Benchamach respectivement, en présence des organes des deux chambres, M. Benmoussa a indiqué que cette réunion intervient concernant le lancement du processus de présentation du rapport général sur le nouveau modèle de développement à tous les acteurs politiques, économiques, syndicaux et de la société civile.

Œuvrer à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement est un tremplin pour l’avancement du projet sociétal, «de même qu’il s’agit d’une pierre angulaire essentielle pour la consolidation des valeurs de citoyenneté responsable et effective, le renforcement du sens d’appartenance à la nation, la consécration de l’identité marocaine historique et culturelle enracinée et riche dans sa pluralité et la valorisation des valeurs d’ouverture, de dialogue et de modération qui caractérisent le Maroc», a-t-il indiqué.

M. Benmoussa a en outre relevé que l’approche adoptée par la commission pour l’élaboration de ce modèle repose sur les contributions de toutes les parties à travers des consultations et plusieurs mécanismes interactifs tels que des séances d’écoute, des consultations, des visites sur le terrain et des séances de discussion avec des experts, y compris la contribution du Parlement à travers des documents essentiels, soulignant que la commission a tenté de proposer un diagnostic audacieux et objectif qui exprime les attentes de toutes les parties concernées.

Et d’ajouter que les visions des citoyens, des partis politiques, des organisations professionnelles, des partenaires sociaux et des acteurs institutionnels convergent vers la reconnaissance des multiples acquis et capacités du pays tandis que leurs attentes sont principalement liées au progrès social, à l’accès aux opportunités économiques et à une «crise de confiance» envers certaines institutions et parmi les membres de la société.

Ces attentes communes ambitionnent de consacrer des services publics efficaces à même d’assurer l’égalité des chances et le renforcement des capacités individuelles, de promouvoir une économie nationale plus inclusive créatrice d’opportunités économiques et d’emplois de qualité en phase avec la réalité économique et sociale des territoires, de renforcer l’état de droit et l’efficacité de l’action publique et de moraliser la vie publique, a poursuivi le président de la Commission spéciale sur le modèle de développement du Maroc.

M. Benmoussa a en outre relevé que le rapport propose des principes pratiques communs «fondés sur une approche établie sur les résultats et les effets sur la vie du citoyen à travers la consécration d’une culture de la performance et des résultats, et sur une approche coordonnée et participative à travers la mobilisation de l’intelligence collective afin d’augmenter la capacité de mise en œuvre des politiques publiques de manière efficace.»

Ces principes, a-t-il expliqué, «concernent également le soutien des capacités par l’autonomisation et la mobilisation des énergies afin d’atteindre les objectifs de développement, et de renforcer la subsidiarité à travers une politique de proximité en vue d’assurer efficacité et flexibilité au sein des territoires, outre la durabilité et l’efficacité par l’inclusion systématique des équilibres environnementaux et de la durabilité des ressources financières comme critères encadrant l’action publique.»

Pour assurer une mise en œuvre optimale de ce projet et un engagement permanent, le rapport propose deux mécanismes pour activer ce modèle, dont un Pacte National de Développement, qui aspire à être un moment de consensus et d’engagement des forces vives de la nation autour d’une référence commune partagée par tous, a affirmé le président de la CSMD.

Le Pacte National de Développement constitue un engagement moral et politique, a poursuivi M. Benmoussa, ajoutant que ce pacte ouvrira le chemin à une nouvelle étape historique sur la voie du développement du pays aussi bien au niveau de sa symbolique, de sa dimension stratégique que de sa nature fonctionnelle.

Le deuxième mécanisme recommandé par la Commission spéciale réside dans la création d’un mécanisme sous l’autorité royale pour suivre le nouveau modèle de développement, stimuler les projets stratégiques et soutenir la volonté de changement.

Pour sa part, le président de la chambre des représentants a relevé que cette réunion s’inscrit dans la série de rencontres tenues par la commission avec les différents acteurs nationaux et communautaires dans le cadre de la mise en œuvre des Directives Royales, notant que la présentation des conclusions du rapport général sur le nouveau modèle de développement au sein de l’institution parlementaire a de fortes connotations symboliques.

L’institution parlementaire était et restera un espace d’orientation du débat public et de partage d’idées et d’opinions, de même qu’elle est l’incarnation de la volonté populaire et de la démocratie représentative et participative dans ses diverses dimensions et ramifications, a-t-il assuré.

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