Covid-19 : en Algérie, la spéculation sur les prix de l’oxygène aggrave la crise sanitaire

Le pays, qui a enregistré depuis mi-juillet un nouveau pic de contaminations et une trentaine de décès quotidiens, a de plus en plus de mal à trouver l’oxygène nécessaire pour les cas les plus graves. Le marché noir s’est développé et la spéculation va bon train.

L’Algérie a beau avoir installé des hôpitaux de campagne et mobilisé du personnel soignant, elle a de plus en plus de mal à prendre en charge les malades de la Covid-19 et à trouver l’oxygène nécessaire pour les cas les plus graves.  «C’est ce qu’a vécu le personnel du CHU de Sétif, dans la nuit de vendredi à samedi, où il a été rapporté que des malades seraient décédés à cause du manque d’oxygène»note le site TSA.

Sur les réseaux sociaux et les plates-formes numériques; les appels de particuliers ou d’associations se sont décuplés pour réclamer bouteilles d’oxygène et concentrateurs, alors que la spéculation fait des ravages, et des ONG locales s’activent pour mettre à disposition des plus vulnérables ces appareillages face à l’incurie du gouvernement. Plusieurs célébrités ont lancé une cagnotte sur le Web pour acheter du matériel d’oxygénothérapie et des concentrateurs au profit des hôpitaux en Algérie. Les autorités, dépassées par les événements, ont réquisitionné les entreprises exerçant dans la production et le transport de l’oxygène liquide pour secourir les hôpitaux.

Face aux insuffisances respiratoires provoquées par le variant Delta, les files d’attente de patients en détresse s’allongent en Algérie pour tenter d’obtenir de l’oxygène médical, dont la disponibilité industrielle est loin d’être suffisante. Bien qu’il soit vital pour un traitement efficace des patients Covid-19, l’accès à l’oxygène est limité dans le pays en raison du coût, des infrastructures limitées et des obstacles logistiques, expliquent des responsables locaux.

«La situation est très alarmante», a indiqué un des membres du comité scientifique pour la lutte contre la Covid-19. Selon Rachid Belhaj, directeur des activités médicales à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger : «Le nombre de patients dans les hôpitaux a presque doublé en seulement un mois.» Résultat : les besoins en oxygène sont devenus supérieurs aux capacités de production de l’Algérie, qui a dû se tourner vers l’Europe. «La consommation a été multipliée par cinq ou six», selon la même source.

L’Algérie a reçu à ce jour 7,8 millions de doses de vaccins – russe (Spoutnik V), suédo-britannique (AstraZeneca) et chinois (Sinovac et Sinopharm) – pour une population de 43,8 millions d’habitants. Les épidémiologistes estiment qu’il faudrait vacciner au moins 22 millions d’Algériens pour arriver à l’immunité collective. 

Officiellement, quelque 176 724 cas de coronavirus et plus de 4 404 décès ont été enregistrés en Algérie depuis le début de l’épidémie fin février 2020.  Tous les rassemblements publics – notamment à l’occasion des mariages et des circoncisions mais aussi les manifestations politiques – restent interdits partout sur le territoire.

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