En Espagne, le 40ᵉ congrès du PSOE prend fait et cause pour le Maroc, le Polisario choqué

Le 40e congrès fédéral du Parti socialiste ouvrier espagnol (XL Congreso Federal del PSOE) s’est tenu entre le 15 et le 17 octobre à Valence. Le secrétaire général sortant Pedro Sánchez a été proclamé réélu sans vote des militants, étant le seul candidat. Sa commission exécutive a été élue avec plus de 94 % des voix. Un autre événement a retenu l’attention : les prises de parole qui ont soutenu le Maroc.

Le 40e congrès fédéral du Parti socialiste ouvrier espagnol tenu entre le 15 et le 17 octobre à Valence a été un choc pour le Polisario. Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, y a été présent. Le chef de la diplomatie espagnole a érigé comme but de ses interventions de promouvoir «l’association stratégique bilatérale avec le Maroc» et du rôle du gouvernement de coalition en tant que défenseur du «caractère stratégique du Maroc pour l’Espagne et l’Europe». Un engagement clair qui a irrité les relais du Polisario en Espagne.

«C’est un tournant radical lorsqu’on connaît les principes historiques du PSOE, désormais ouvertement soutien du Maroc», a dénoncé Abdalah Arabi, représentant des séparatistes en Espagne. Dans le cadre de présentation du 40e congrès du PSOE, le Maroc a été présenté comme un «partenaire de premier plan sur la rive sud de la Méditerranée».

La position la plus claire en faveur des intérêts marocains adoptée à l’issue d’un congrès socialiste, a été acclamée avec une évidente satisfaction à travers les réseaux sociaux. «La communauté marocaine en Espagne est la deuxième plus grande en Espagne, le réseau consulaire de l’Espagne au Maroc est le deuxième plus dense de ceux que nous avons dans le monde et le Maroc est de loin notre principal partenaire commercial en Afrique. Cela s’accompagne d’une coopération étroite et fructueuse dans la lutte contre la criminalité, le terrorisme ou le contrôle de la migration irrégulière. Nous devons continuer à renforcer ces liens et ces intérêts, qui permettent de surmonter des difficultés spécifiques», a-t-on annoncé lors du congrès.

«Le Maroc a toujours été considéré comme un partenaire privilégié et stratégique. Ceci est également reconnu par l’Union européenne, qui a des accords de voisinage en raison des intérêts multiples que nous avons avec Rabat dans la lutte contre le terrorisme, le contrôle migratoire ou les relations économiques dans les produits agricoles et de la pêche», a déclaré à El Sergio Gutiérrez, porte-parole du PSOE à la commission des Affaires étrangères.

«Il n’est pas nouveau d’énoncer ce qui est évident. Le Maroc est essentiel dans la lutte contre le terrorisme djihadiste ou dans des dossiers très sensibles pour notre pays», fait-il valoir. «Nous devons continuer à défendre les initiatives de dialogue qui permettent une solution juste, durable et mutuellement acceptable, dans le cadre des négociations menées par l’ONU, des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et des principes de la Charte des Nations unies» a proclamé le PSOE. «Pas une seule mention du droit à l’autodétermination et du référendum récusé par Rabat. Selon le langage du congrès, une solution équitable pourrait être l’autonomie. C’est un revirement absolu», déplore le représentant du Polisario.

Le Polisario est amer aussi, notamment parce que la plupart des groupes espagnols au Parlement européen ont opté pour la candidature de la bolivienne Jeanine Añez au détriment de celle de l’agitatrice Sultana Khaya pour le prix Sakharov édition 2021. «Le groupe socialiste a décidé de soutenir d’autres candidats contre Sultana Khaya», déplore un responsable du Polisario. «Le prix appartient à tout le monde. Faire cette lecture politique remet en cause la philosophie d’une récompense exemplaire», a indiqué le porte-parole du PSOE.

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