En Algérie, stupeur et effroi après la satisfaction engendrée par l’élimination des Fennecs

Au lendemain de l’élimination de l’équipe nationale algérienne de la Coupe d’Afrique des nations, des réactions inattendues par beaucoup d’Algériens, pointent le délabrement du pays incarné par la débâcle des Fennecs.

L’Algérie, tenante du titre, a été piteusement éliminée dès le premier tour de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) après sa défaite contre la Côte d’Ivoire (3-1), le 20 janvier à Douala. Déjà tenue en échec par la Sierra Leone (0-0) puis battue par la Guinée équatoriale (1-0), l’Algérie termine dernière du groupe E de la CAN avec un seul point au compteur. Une débâcle qui a engendré des réactions de satisfaction maligne.

Selon le site Le Matin d’Algérie, la théorie du complot a été réactivée pour expliquer le parcours désastreux des Fennecs. «Pour expliquer l’échec, les télévisions abrutissantes, qui pullulent sous l’ombre de l’Algérie nouvelle, diffusaient des reportages, où l’on montrait, partout au pays, dans l’Algérie profonde comme sur sa croûte, des gens consternés et furieux criant au complot. Aucun doute, le pays est visé : la main étrangère a encore frappé !», écrit le site.

«On accuse tout le monde avec des termes blessants, à forts relents racistes, indistinctement, arrogamment, sans retenue, avec suffisance et prétention. On dénonce la Confédération africaine de football, le Maroc, le Cameroun, et les pays qui nous ont sportivement battus. Beaucoup ont vu, dans cette élimination précoce, la main du diable, les crampons des djinns, les balais des sorcières, le chamanisme des «Kahlouch» et les grigris des marabouts !

«Les morts et les vivants, le monde visible et invisible, l’Afrique et l’Europe, tous se seraient ligués contre nous ! Contre le plus grand pays d’Afrique, la Mecque des causes justes, l’avatar de la Palestine, le bras armé d’Allah sur cette terre ! Dans chaque Algérien se cacherait-il un Tebboune qui s’ignore ? Dans chaque supporter, un Chenegriha ou un Calife en devenir ? Le pouvoir et le peuple fanatisés parlent-ils enfin d’une même voix complotiste ? Marionnettes et ventriloques en totale fusion» accusations citées par le même journal.

Notons que l’Algérie a pris la grande tête depuis sa victoire à la coupe d’arabe. Une occasion pour avoir vendu au peuple algérien une utopie sur leur vie. Par le même biais c’était une occasion de montrer que l’Algérie est meilleure que d’autres pays, en l’occurrence d’autres équipes. Pourtant, le football reste un jeu, avec un ballon rond !

Ce même journal ajoute que «pendant le tournoi, des chaînes islamistes ont diffusé des reportages surréalistes, où exorcistes et charlatans, dépêchés en urgence au Cameroun, avaient pour mission de briser le sortilège dont serait victime l’EN d’Algérie qui n’arrivait pas à marquer. Mais, ni le Coran, ni les fioles d’eau bénite de Zemzem n’ont empêché l’humiliation.»

D’après eux, le foot reste une échappatoire, une activité qui fera oublier les sentiments, de peur, de haine, les besoins et plus précisément la réalité du pays. « Dans le pays où l’échappatoire principale est le foot, la défaite est synonyme de retour à la réalité et au quotidien désenchanté. Ce que ne veut surtout pas le régime au pouvoir. Il lui est, en effet, très préjudiciable de revenir aux pénuries du lait et d’huile, à la pauvreté, au Covid-22, à l’effondrement du système de santé, aux manques de farine et de médicaments, à l’inflation, à la laideur des cités et douars, aux violences du quotidien, aux déchèteries sauvages, au rationnement de l’eau, au chômage, à l’ennui, l’arbitraire, aux détenus d’opinions, aux harragas… à l’enfer !» pointe la même source.

L’article vise aussi la France, là où la communauté algérienne est forte. Se posant la question est-ce des sentiments de jalousie ou de haine ou ce serait que question de sécurité et de tranquillité gagner après une défaite algérienne.

«L’image que renvoie l’Algérien à l’étranger est peu reluisante. Imaginons l’inverse, imaginons, qu’une forte communauté étrangère d’Algérie, marocaine par exemple, fête violemment les victoires de son équipe nationale. Quelle serait la réaction des Algériens ? Que feraient-ils ? Il est plus qu’évident que cela ne serait pas toléré, violemment réprimé et dégénèrerait probablement en affrontements ethniques» compare t-il

«L’Algérie de 2022 s’enfonce, chaque jour un peu plus, dans son moyen-âge. L’islamisme la ronge et lui fait racler du front, cinq fois par jour, le fond du tapis de prière sur lequel on l’a assise depuis l’indépendance», note la même source, qui conclut : «les prières sont ce qui reste de mieux aux peuples qui attendent la mort, lorsqu’ils ont épuisé possible et espoir. Lorsque le sort d’un match est plus important que celui de 300 détenus d’opinion. Lorsqu’on ne respecte ni les vivants, ni les morts, ni les femmes, ni les croyances d’autrui, pour un pays si jeune, cela s’apparente à un infanticide. L’espoir, est-il encore permis ? Non, à moins d’un improbable miracle, car ce n’est pas l’espoir qui sauve, mais les actes qui le rendent possible.»

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