L’affaire palestinienne, défouloir d’un PJD moribond

L’affaire palestinienne est pour le PJD une ressource précieuse dans ces temps de crise qu’il traverse, mais aussi un refuge pour attiser les passions de la foule. Derrière les communiqués diffusés, un encens assez grossier de démagogie et une volonté d’outrepasser le rôle des institutions officielles.

La trêve entrée en vigueur le 7 août entre le groupe armé palestinien djihad islamique et Israël était apparemment respectée lundi matin, après trois jours d’hostilités. Cette trêve, officiellement commencée dimanche à 20h30 GMT, semblait tenir bon quatre heures plus tard, aucune partie ne faisant état de violation majeure de l’accord.

Toutefois, ces trois jours d’hostilité ont été marqués par une surenchère sans nom de la part du Parti de la justice et du développement (PJD). Alors que le parti à prendre, dans la question palestinienne, est de consulter l’intérêt général du pays, et non les turbulentes clameurs de la coterie privée, le parti islamiste a émis une série de communiqués «sous l’instruction de M. Benkiran» condamnant l’attaque israélienne et la réaction «molle» et «décliniste» de la diplomatie marocaine. Un dangereux dérapage conçu dans une langue mal dégagée des vieux oripeaux et commodes au sans-gêne oratoire du PJD, lequel se plie de bonne grâce à l’habitude de réparer ses brèches et ses faiblesses avec les affaires des autres.

Ces réactions opportunistes exposent le PJD à se contredire, à se déjuger lui-même, puisqu’il a signé, en 2020, le document qui acte la reprise des relations entre le Maroc et Israël. Les communiqués du PJD ne répondent à rien de réel dans les affaires extérieures au point où elles ont été conduites. Des réactions renfermant une fiction de langage qui cache le pénible isolement où a été placé un parti qu’on dit moribond, et qui vit dans un état moral profondément troublé.

Si le PJD s’agite dans l’impuissance, il va sans dire que ses sorties sans prévoyance qui vont au hasard des passions du jour ne servent aucunement les intérêts du Maroc, guidé par le roi Mohammed VI avec son titre de président du comité Al-Qods (Jérusalem), émanation de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Malheureusement, la question palestinienne pour le PJD n’est qu’un vulgaire expédient, dernière ressource d’une formation politique dans l’embarras de survivre.

Joe Biden, dans la foule, a salué le cessez-le-feu. Le président américain a également demandé que des enquêtes soient menées sur les victimes civiles, qu’il a qualifiées de «tragédie». L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient djihad Wennesland a salué sur Twitter l’accord de trêve mais affirmé «que la situation rest(ait) très fragile». «J’exhorte toutes les parties à respecter le cessez-le-feu.»

Le PJD excelle particulièrement à mettre les institutions officielles dans une situation fausse, uniquement pour préserver ce qui reste de sa clientèle. Les discours non dépouillés d’artifice et les procédés oratoires ne sont plus à la mode et ne résoudront pas un conflit compliqué que le Maroc, son roi, ainsi que les institutions officielles contribuent à apaiser dans une vision pragmatiste et futuriste.

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