«Vaste manifestation marocaine vers Tindouf» : séisme en Algérie après les propos d’Ahmed Raïssouni

La figure d’Allal El-Fassi occupe, malgré des décennies de sa disparition, une place centrale dans le champ politique et culturel marocain. Réformateur religieux et homme d’action intransigeant, il apparaît comme l’incarnation immortelle du nationalisme marocain. Ahmed Raïssouni, l’un des théologiens marocains les plus en vue, a provoqué l’ire de l’Algérie après des déclarations sur les vraies frontières du Maroc.

«Vaste manifestation marocaine vers Tindouf, à l’appel du roi» : le Marocain Ahmed Raïssouni, chef de la puissante Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) a provoqué un séisme en Algérie en affirmant «que les Marocains sont des millions à marcher sur Tindouf si le roi [Mohammed VI] nous le demande» et que la Mauritanie «était une terre marocaine».

Dernière réaction algérienne en date sur ces déclarations, celle de la ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH), une des officines du régime. Dans un communiqué, la LADH décrit M. Raïssouni comme «un disciple du père de la propagande expansionniste marocaine Allal el Fassi a, à travers son appel à marcher sur Laâyoune occupée et Tindouf, tout en niant l’existence d’un autre pays voisin, à savoir la Mauritanie, est sorti de ses prérogatives de président de l’Union mondiale des savants musulmans».

Côté algérien, depuis 1975, la Marche Verte et les mouvements de troupe marocains avaient provoqué l’inquiétude des Algériens qui considèrent toujours ce qu’ils appellent l’expansionnisme marocain comme une menace pour leurs propres frontières.

L’idée du grand Maroc est encore vivante. En 2016, Hamid Chabat, ancien secrétaire général de l’Istiqlal, parti politique le plus ancien du Maroc, avait déclaré au cours d’un meeting que la Mauritanie «était une terre marocaine», ressuscitant l’idée du «grand Maroc», élaborée par l’Istiqlal et longtemps défendue par ce parti. Selon cette thèse, le Maroc s’étendait avant l’indépendance en 1956 jusqu’au fleuve Sénégal, Tombouctou et une partie de l’ouest algérien.

Le FLN algérien , indigné, a également dénoncé, la «transformation de cette Union internationale en un outil politique entre les mains de pays qui l’utilisent pour asseoir leur rôle sur le plan géostratégique». Le Haut conseil islamique (HCI) à travers son secrétaire général, Boumediene Bouzid, a qualifié les propos de Raïssouni de «fitna».

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