À Ghardaïa, en Algérie, des chômeurs incendient des bâtiments administratifs

De nombreux étudiants et jeunes dans la misère participent à ces manifestations que les forces de l’ordre dispersent à coups de matraques ou de gaz lacrymogènes dans un pays où le coût de certaines denrées a plus que doublé ces derniers mois alors que le chômage explose.

La police algérienne s’est positionnée en force samedi 17 juillet à Berriane, une commune du département de Ghardaïa reliant les villes du sud algérien à celles du nord, pour empêcher une marche vers les bâtiments administratifs de la ville. Des protestations contre le chômage, au cinquième jour de manifestations sociales qui reflètent l’état d’un pays à l’économie exsangue, selon des témoins.

Mardi, des manifestants dans les villes de Ouargla et de Touggourt dans le sud algérien ont été délogés par les forces de l’ordre après avoir muré les accès de la mairie et de la sous-préfecture. L’intervention de la police pour libérer les bâtiments a entraîné des affrontements sporadiques avec les protestataires, qui ont incendié quelques bâtiments. Les manifestants ont affronté à coups de pierres la police.

Des manifestants en colère ont mis le feu au siège de la subdivision locale, ont précisé nos sources. Le Comité national des chômeurs tente chaque semaine des actions publiques pour réclamer un travail décent, une allocation chômage à hauteur de 50% du salaire minimum garanti, des garanties professionnelles, la pérennisation des contractuels et une protection efficace contre le travail précaire.  

Ces dernières années, les habitants des régions dites pétrolières, majoritairement situées dans le centre et le sud de l’Algérie, ont régulièrement manifesté pour contester l’absence de développement, le manque cruel d’emplois et la concurrence de travailleurs venus du nord du pays, voire de l’étranger. Plus de la moitié de la population algérienne a moins de 30 ans (54 %), et un quart d’entre eux est au chômage selon les chiffres officiels.

Alors que le salaire national minimum garanti (SNMG) est fixé à 20 000 dinars (un peu plus de 126 euros), la Confédération des syndicats algériens (CSA) considère qu’un salaire minimum décent devrait atteindre quatre fois plus. Une nouvelle vague de protestations a éclaté ces derniers mois dans plusieurs villes algériennes, où les manifestants réclament des réformes économiques et conspuent la corruption et l’élite véreuse qui s’attache au pouvoir.

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