En marge de la quatrième Conférence sur la politique étrangère féministe tenue à Paris, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a rencontré mercredi 22 octobre son homologue marocain, Nasser Bourita, pour un entretien consacré notamment à la coopération en matière de sécurité et de migration.
Selon un communiqué du ministère espagnol des affaires étrangères, «la rencontre, qui s’est déroulée à Paris, confirme l’excellente relation de l’Espagne avec deux pays voisins, la France et le Maroc». Les deux responsables ont passé en revue «les relations excellentes entre l’Espagne et le Maroc qui, selon leurs propres termes, atteignent aujourd’hui leur meilleur niveau, comme en témoignent les chiffres record du commerce bilatéral et la coopération exemplaire dans les domaines de la sécurité et des migrations».
Le chef de la diplomatie espagnole a indiqué sur les réseaux sociaux : «J’ai rencontré mon homologue marocain, mon ami Nasser Bourita, à Paris. Nous continuons d’approfondir les excellentes relations d’amitié et de coopération entre nos deux pays, qui sont à leur apogée», a-t-il écrit, réaffirmant la solidité du partenariat entre Rabat et Madrid.
Le ministère a précisé qu’il s’agissait du troisième entretien de l’année entre les deux responsables et du douzième depuis l’entrée en fonctions d’Albares en juillet 2021. Le précédent tête-à-tête avait eu lieu en juillet à Bruxelles, au cours duquel les ministres avaient examiné «la meilleure manière de rendre compatible et fluide le retour des expatriés entre les deux pays».
Le premier rendez-vous de l’année s’était tenu en avril à Madrid, marquant le retour du ministre marocain dans la capitale espagnole pour la première fois depuis 2019. À cette occasion, le chef de la diplomatie espagnole avait réaffirmé «le soutien de l’Espagne au plan d’autonomie présenté en 2007 par le roi Mohammed VI, lequel constitue la proposition la plus sérieuse, réaliste et crédible pour le règlement du différend saharien».
Soutien renouvelé au plan d’autonomie marocain
Ces propos reprenaient mot pour mot ceux adressés trois ans plus tôt par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, dans une lettre adressée au roi du Maroc. Ce changement d’orientation, qui marqua une inflexion majeure dans la position historique de l’Espagne sur la question du Sahara, permit de clore une crise diplomatique d’une rare gravité et d’ouvrir une phase nouvelle des relations bilatérales, consacrée par la feuille de route signée le 7 avril 2022 à Rabat par Pedro Sánchez et le roi Mohammed VI.
Le ministère a également rappelé que l’entretien à Madrid s’était tenu trois jours après la rencontre à Paris entre Nasser Bourita et le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avec lequel José Manuel Albares s’est également entretenu mercredi au Quai d’Orsay.
À l’issue de cet échange, le Quai d’Orsay avait diffusé un communiqué estimant que «le plan d’autonomie marocain pour le Sahara constitue la seule base permettant de parvenir à une solution politique juste, durable et négociée, conformément aux résolutions des Nations unies». En juillet 2024, le président Emmanuel Macron avait, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, repris textuellement cette même formulation, confirmant l’appui explicite de Paris à la proposition marocaine et une reconnaissance définitive de la souveraineté du Maroc sur ses provinces méridionales.
Enfin, au cours de sa visite à Paris, José Manuel Albares a pris part à la Conférence sur la politique étrangère féministe, où il a réaffirmé l’attachement de l’Espagne à l’égalité dans les relations internationales et annoncé que Madrid accueillera la prochaine édition de cette conférence en 2026, témoignant de la continuité de son engagement dans les forums multilatéraux avec ses partenaires les plus fiables, notamment le Maroc.