À l’ouverture du troisième Forum du dialogue parlementaire Sud-Sud, qui s’est tenu lundi à la Chambre des conseillers sous le haut patronage du roi Mohammed VI, le président de la Chambre des représentants de Colombie, Efraín José Cepeda Sarabia, a exprimé sans détour le soutien de son institution à la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son territoire, y compris le Sahara.
Dans une déclaration, le député colombien, également premier vice-président de l’Organisation démocrate-chrétienne d’Amérique (ODCA), a affirmé que «le Parlement, en tant qu’organe émanant de la volonté populaire, soutient fermement la souveraineté et l’intégrité territoriale marocaines, et rejette la position malavisée adoptée par le gouvernement colombien.»
Cette sortie intervient quelques mois après que l’exécutif colombien a formellement reconnu la prétendue «république sahraouie», suscitant une onde de choc au sein de la classe politique nationale et provoquant une crispation diplomatique avec Rabat. À ce propos, M. Cepeda Sarabia a rappelé que la Chambre haute avait adopté deux résolutions successives affirmant son attachement à l’unité du territoire marocain et sa reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara.
Le parlementaire a par ailleurs insisté sur le fait que le Maroc constitue un «allié» stratégique de la Colombie, saluant la création au Sénat colombien d’un groupe d’amitié Maroc-Colombie, destiné à approfondir les relations interparlementaires et à donner un cadre structurant à une coopération qu’il souhaite «étroite, fidèle et durable.»
Le forum de Rabat, organisé en partenariat avec l’Association des Sénats, Shoura et Conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA), a rassemblé pendant deux jours des représentants de plusieurs chambres parlementaires du Sud global. Placée sous le thème «Les dialogues interrégionaux et continentaux au Sud : un levier essentiel pour relever les nouveaux défis de la coopération internationale et parvenir à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement commun», la rencontre a été conçue comme un espace de réflexion à vocation géopolitique et économique.
Les échanges ont porté tant sur les mutations contemporaines des équilibres régionaux que sur les mécanismes à mettre en œuvre pour renforcer l’intégration des économies du Sud. Les participants ont également mis en lumière les opportunités d’investissement et les marges de coopération bilatérales et multilatérales susceptibles de répondre aux aspirations des peuples concernés.
Dans une région marquée par les tensions diplomatiques et les recompositions d’alliances, la prise de parole d’Efraín Cepeda Sarabia apparaît comme un geste d’importance, susceptible de contribuer à la reconfiguration du dialogue politique entre Rabat et Bogota.