Abdeljabbar Rachidi : le parti Istiqlal n’est pas concerné par les consultations relatives au remaniement ministériel

Rentrées politique et parlementaire, remaniement ministériel, modèle de développement, les langues des partis politiques se délient cette semaine, après un long moment de silence. Aujourd’hui, c’est Abdeljabbar Rachidi, membre du bureau exécutif du parti de l’Istiqlal qui se prête aux questions de barlamane.com/fr.

La rentrée politique semble aller plus doucement que la rentrée parlementaire, quels présages pour le remaniement ministériel ?

Abdeljabbar Rachidi : la rentrée parlementaire est partie prenante de la rentrée politique, mais il est vrai que cette année, le discours de Sa Majesté à l’occasion du trône présente des enjeux particuliers. Il est sur et certain que le Chef du gouvernement est en pleine élaboration de nouvelles propositions pour le remaniement ministériel, en consultant les différents partis politiques de la majorité et ce, discrètement, pour éviter toutes réactions politiques et médiatiques. Cependant, le parti de l’Istiqlal ne dispose pas de données suffisantes pour évaluer les progrès de ces consultations.

Le parti Istiqlal figure aujourd’hui parmi l’opposition, une décision prise à l’unanimité par l’Assemblée nationale – le parlement du parti – en avril 2018, après avoir procédé à une évaluation objective de l’action gouvernementale et constaté plusieurs déséquilibres, notamment les retard pris par le gouvernement et le temps perdu dans l’instauration des réformes, l’absence de coordination et de gestion proactive des crises. Nous avons également dénoté des tendances libérales déséquilibrées dans les articulations et les structures de l’économie nationale, et toutes ces choses n’ont pas encore changé.

Le parti Istiqlal n’est donc pas concerné par ces consultations. Toutes les nouvelles questions seront discutées conformément aux règles démocratiques des institutions du parti, à qui revient le pouvoir de décision à cet égard.

Nous espérons cependant que le pouvoir exécutif sera capable de concrétiser la vision profonde de Sa Majesté le Roi, exprimée dans le discours du Trône. Cela ne concerne pas seulement un remaniement technique du gouvernement, mais l’instauration d’une vision globale du changement, qui s’étend aux postes de responsabilité dans les institutions et organes politiques, économiques et administratifs, et qui permettra à de nouvelles compétences de concrétiser une nouvelle génération de réformes, dans le cadre d’un modèle de développement.

Quels sont les suggestions et les priorités de l’Istiqlal pour le nouveau modèle de développement tel que voulu par le Roi ?

Abdeljabbar Rachidi : le Parti de l’Istiqlal a déjà présenté un mémorandum autour de sa vision du nouveau modèle de développement, basé sur le référentiel du parti en matière d’équilibre économique et social, et d’égalitarisme économique et social. Le modèle de ce mémorandum est maroco-marocain, nous y avons présenté les principaux choix et tendances qui assureront la transition de notre pays vers les rangs des pays émergents. À cette fin, nous avons fait des propositions audacieuses pour initier une coupure avec certains schémas et comportements économiques et sociaux, qui sévissent dans le pays, et que nous considérons comme les causes directes de la crise dans notre pays, notamment : le clientélisme, les privilèges et les cercles fermés. Nous prônons la transition vers une société où tout le monde a des chances et des droits égaux.

Nous considérons que l’homme marocain, comme le stipule la thèse du parti sur l’humanité marocaine – que le chef du parti, Allal El Fassi, considérait comme une priorité – est notre plus grande priorité. Il s’agit de promouvoir l’éducation et d’en faire un outil de mise à niveau social, éradiquer la pauvreté, en assurant la qualité des services de santé, en fournissant un travail et des moyens de subsistance décents. Il est aussi question de renforcer l’esprit d’appartenance à la patrie et en la protégeant des courants et des idées extrémistes, de renforcer la classe moyenne par des politiques publiques claires, de promouvoir la situation des femmes et des enfants, et des personnes ayant des besoins spéciaux, et de garantir les droits des générations futures en préservant l’environnement et en adoptant une politique de développement durable.

Force est de reconnaître que le PI est le seul parti à avoir mis sur sa plateforme web une réflexion autour du nouveau modèle de développement, à la disposition des citoyens et de l’opinion publique. Mais aujourd’hui d’autres partis montrent qu’ils ont une vision sur les choix et stratégies pour le nouveau modèle de développement comme l’inclusion de la dimension territoriale pour plus de justice sociale, comme le Mouvement Populaire, à titre d’exemple. Car même ceux qui sont dans l’opposition, prépareraient leurs alliances pour les futures législatives.


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