Alstom dévoile ses comptes annuels : un contrat de 8,6 milliards de dirhams conclu avec l’ONCF pour le très grand gabarit ferroviaire

Dans une présentation officielle intitulée «Full Year Results – Fiscal Year 2024/25», rendue publique mercredi et datée du 14 mai, le groupe Alstom expose les données financières et industrielles relatives à l’exercice clos le 31 mars. Ce document de 51 pages, à caractère institutionnel, présente un panorama détaillé des commandes, ventes, flux de trésorerie, restructurations industrielles et perspectives d’activité, sur fond d’un redressement manifeste de la profitabilité opérationnelle.

Au titre de l’exercice, le volume des commandes enregistrées s’élève à 19,8 milliards d’euros (+4,9 % sur un an), tandis que le chiffre d’affaires atteint 18,5 milliards d’euros, en progression de 18 % par rapport à l’exercice précédent. L’ensemble des indicateurs financiers affichés — notamment la marge d’exploitation ajustée portée à 6,4 %, ou encore la trésorerie libre redevenue excédentaire à hauteur de 502 millions d’euros — témoigne d’une reprise vigoureuse, adossée à une amélioration des cadences industrielles et à la stabilisation du portefeuille de projets.

Parmi les commandes emblématiques du second semestre figure un contrat attribué à Alstom par l’Office national des chemins de fer (ONCF) du Maroc, d’un montant déclaré de 800 millions d’euros, soit environ 8,6 milliards de dirhams marocains (MAD). Le groupe le qualifie explicitement de marché «très grande vitesse.» Il s’agit du seul contrat nord-africain mentionné dans le détail, aux côtés de projets urbains ou interurbains localisés en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine.

Sans révéler les échéances contractuelles ni les caractéristiques techniques du matériel à livrer, Alstom consigne cette commande marocaine dans un tableau synthétique dédié aux entrées de commandes du second semestre, aux côtés de projets de maintenance ferroviaire aux États-Unis et de rames régionales en France.

Ce contrat s’insère dans une géographie élargie désignée sous l’acronyme AMECA (Afrique, Moyen-Orient, Asie centrale), qui représente, selon les chiffres publiés, 14 % du carnet de commandes global de l’industriel, soit 13,4 milliards d’euros, et 9 % de ses revenus annuels, pour un montant de 1,66 milliard d’euros. La zone, quoique moins citée que l’Europe (60 % du carnet) ou les Amériques (13 %), conserve un rôle stratégique dans la politique commerciale du groupe, notamment en matière de projets urbains et de systèmes intégrés.

La commande marocaine survient alors qu’Alstom poursuit une trajectoire de désendettement accélérée, la dette nette étant ramenée à 434 millions d’euros au 31 mars 2025, contre près de 3 milliards un an plus tôt. Le plan de cessions, combiné à une levée de fonds et à la vente de la signalisation conventionnelle aux États-Unis, a permis un rééquilibrage substantiel de la structure bilancielle. La capitalisation boursière, quant à elle, demeure tributaire des aléas macroéconomiques européens et des coûts hérités de l’intégration de Bombardier Transport.

Le carnet de commandes d’Alstom, qui frôle désormais les 95 milliards d’euros, est présenté comme un levier majeur de croissance à moyen terme, avec une prévision de marge opérationnelle ajustée s’établissant entre 8 et 10 % dans les années à venir, et un objectif cumulé de 1,5 milliard d’euros de flux de trésorerie libre d’ici à l’exercice 2026/2027.

Tangermed Passagers

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