Une étude publiée dans le Journal of African Earth Sciences retrace les structures profondes qui ont guidé la minéralisation porphyrique d’Imourkhssen
Dans la solitude minérale du Siroua, un groupe de chercheurs a entrepris une exploration méticuleuse du sous-sol d’Assarag, territoire perché entre les confins du Haut-Atlas et le socle de l’Anti-Atlas central. Selon cette étude parue dans le Journal of African Earth Sciences, les données aéromagnétiques ont permis de dévoiler l’agencement profond des structures tectoniques et leur influence sur la mise en place des gisements cuprifères et aurifères.
Les auteurs précisent que «la région d’Assarag se situe dans la partie nord du bombement d’Ouzellagh-Siroua, représentant un segment du socle de l’Anti-Atlas central, engagé dans la chaîne du Haut-Atlas marocain». Ils indiquent encore que «cette région se compose essentiellement des suites magmatiques tardives de l’Édiacarien (580 à 539 millions d’années), appartenant au groupe d’Ouarzazate», et que «ces formations comprennent des granitoïdes potassiques calco-alcalins de type I, hôtes des minéralisations porphyriques en cuivre, molybdène, or et argent du gisement d’Imourkhssen».
Interprétation structurale des données magnétiques
L’équipe a utilisé une série de traitements des signaux pour préciser les discontinuités du socle. Elle rapporte que «les jeux de données aéromagnétiques ont été soumis à plusieurs transformations, parmi lesquelles la réduction au pôle (RTP), la continuation ascendante (UC), le dérivé d’inclinaison (TD), la méthode du Center for Exploration Targeting (CET) et la déconvolution d’Euler (ED)». Ces procédés ont mis en évidence, selon l’étude, «des failles orientées NNE-SSW, NNW-SSE et NE-SW dans la partie nord du massif, ainsi qu’un halo magnétique courbe dans le secteur sud-ouest».
Les auteurs ajoutent que «la continuation ascendante (UC) a permis de distinguer deux domaines morpho-structuraux : une zone septentrionale faiblement magnétique et une zone méridionale fortement magnétique, marquée par des structures curvilignes à polarité positive». L’article souligne également que «les résultats de la déconvolution d’Euler confirment la validité des linéaments extraits, consolidant la cohérence des structures tectoniques détectées».
Structures profondes et corridors de minéralisation
L’étude approfondit ensuite la lecture spectrale des données : «les chercheurs ont recouru à un outil d’extraction et de sélection spatio-spectrale bidimensionnelle (SFES2D) fondé sur les transformations en ondelettes continues (2D CWT), l’analyse en composantes principales (PCA) et l’analyse indépendante par kurtosis et négentropie (k-ICA et n-ICA)».
Ils observent que «les résultats de la PCA confirment les linéaments antérieurement détectés et révèlent une nouvelle structure orientée ENE-WSW». Par ailleurs, «les transformations en ondelettes indiquent que les tendances NNE, NNW et NE correspondent à des structures superficielles, tandis que des alignements profonds NW-SE et ENE-WSW se dessinent dans la portion méridionale de la région».
Enfin, «les analyses en composantes indépendantes (ICA) renforcent la présence du linéament ENE, en parfaite concordance avec les observations précédentes». L’équipe conclut que «ce linéament profond ENE correspond à un segment méridional de la faille du Sud-Atlas (SAF) traversant les suites magmatiques tardives de l’Édiacarien dans la zone étudiée».
Les chercheurs précisent encore que «les structures superficielles orientées NE-SW et NNE-SSW ont probablement servi de conduits aux fluides hydrothermaux porteurs de minéralisations», ces fractures jouant un rôle déterminant dans «la formation des gisements cuprifères, molybdéniques, aurifères et argentifères d’Imourkhssen». Ainsi, selon le Journal of African Earth Sciences, «les directions tectoniques identifiées constituent un repère essentiel pour la prospection minière à l’échelle du bombement d’Ouzellagh-Siroua, depuis l’exploration locale jusqu’à la recherche régionale».

