Bilan des 100 jours : gouvernement inshallah ou gouvernement prospectif ?

Pour parler des 100 premiers jours du gouvernement, Akhannouch s’exprimera sur Al Oula et 2M mercredi 19 janvier courant. 

Dans l’intervalle, l’Observatoire du Travail gouvernemental a diffusé son rapport sur le bilan des 100 jours. Mise à part la protection sociale et médicale qui est un chantier royal, il est reproché au gouvernement de gérer les affaires courantes sans amorcer les réformes nécessaires au financement des projets annoncés auxquels adhère la population. La décision de remboursement des 13 milliards de TVA a ravi uniquement le patronat. Les inquiétudes restent nombreuses. 

Elles concernent notamment l’absence de réunions d’Akhannouch avec les partenaires sociaux et professionnels durant ces 100 premiers jours décisifs de l’action  gouvernementale ; le manque d’indemnisations aux salariés des secteurs touchés par la pandémie mis à part ceux du tourisme ; l’absence de mesures pour contrer la flambée des prix de produits essentiels de consommation. Des décisions de ministres ont été mal accueillies : le pass vaccinal à l’entrée d’administrations et des tribunaux ; le retrait du projet de réforme du code pénal et de la loi sur l’enrichissement illicite, la décision de plafonner l’âge des professeurs aux concours d’accès à 30 ans ; la fermeture soudaine des frontières avec l’apparition du variant Omicron.  

La population attendra de l’exercice télévisé d’Akhannouch des annonces sur des indicateurs maîtrisés, (non aléatoires comme la récolte céréalière et les transferts de MRE), pour consolider les bases de la relance prévue par le gouvernement, la banque centrale et les institutions financières internationales, en dehors du « plus d’endettement ».

Il y va de la confiance du citoyen et des ménages. La crédibilité du gouvernement vis-à-vis de son propre programme et de sa capacité à honorer le Nouveau modèle de développement est elle aussi en jeu.

Certaines réformes, inscrites dans la lignée de l’Etat social qui met l’élément humain au cœur de ses orientations, ne demandent pas de financement. Une aubaine.

Ainsi l’Etat social doit garantir un revenu de la dignité à partir des impôts qu’il récolte. La réforme fiscale et la reprise de la réforme de la caisse de compensation sont à même de financer tout le programme de protection sociale. Il s’agira de libérer les prix des produits jusqu’ici subventionnés avec des garde-fous, dans le cadre d’une concurrence loyale et de l’élimination de l’économie de rente. 

Le fonds Mohammed VI (de 45 milliards) doit également être activé. Il permettrait de soutenir les entreprises en difficulté, notamment la SAMIR, qui s’inscrit dans le principe de souveraineté énergétique évoquée par le Souverain. Une telle décision impacterait ses salariés et le consommateur de carburant.

Oui, Akhannouch est attendu pour gommer cette impression de gouvernement « inshallah » au profit d’un gouvernement prospectif. Il y va de sa crédibilité.

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