Cancer du sein : l’OMS préqualifie un médicament qui pourrait sauver plus de femmes

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a préqualifié aujourd’hui son premier médicament biosimilaire, pour le trastuzumab, afin que ce traitement d’importance vitale mais onéreux, soit plus abordable et plus accessible pour les femmes du monde entier.

Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent. Il a touché 2,1 millions femmes en 2018, 630.000 d’entre elles sont décédées des suites de la maladie, bien souvent à cause d’un diagnostic tardif et d’un manque d’accès à un traitement abordable.

Le trastuzumab, un anticorps monoclonal, a été inscrit sur la liste modèle des médicaments essentiels de l’OMS en 2015 en tant que traitement essentiel pour environ 20% des cancers du sein. Il s’est révélé très efficace pour guérir le cancer du sein à un stade précoce et, dans certains cas, des formes plus avancées de la maladie.

Le prix de ce médicament n’est pas accessible à toutes les catégories sociales puisqu’il est très cher. Et c’est la raison pour laquelle l’OMS a décidé de le préqualifier. « La préqualification de la version biosimilaire du trastuzumab par l’OMS est une bonne nouvelle pour les femmes du monde entier », déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Dans de nombreuses cultures, les femmes souffrent de disparités entre les sexes lorsqu’il s’agit d’accéder aux services de santé. Dans les pays pauvres, le manque d’accès aux traitements et le coût élevé des médicaments viennent s’ajouter à ce problème. L’accès à un traitement efficace et abordable contre le cancer du sein devrait être un droit pour toutes les femmes, et non le privilège d’une minorité », a-t-il expliqué.

Selon une étude récente sur le cancer du sein en Afrique subsaharienne, sur 1.325 femmes interrogées dans trois pays, 227 femmes; à savoir 17%, n’ont pas été traitées dans l’année suivant le diagnostic, de même que 185 femmes atteintes d’un cancer de stade I-III. D’après ces femmes, le coût du traitement est l’un des principaux obstacles.

Par ailleurs, le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS estime que d’ici 2040, le nombre de cancers du sein diagnostiqués atteindra 3,1 millions, et la plus forte augmentation concernera les pays à revenu faible ou intermédiaire. Chaque année, des médicaments pour un montant équivalent à plusieurs milliards de dollars sont achetés par les organismes internationaux d’achat pour être distribués dans les pays aux ressources limitées.

En outre, la préqualification est un service fourni par l’OMS pour évaluer la qualité, la sécurité et l’efficacité des produits qui répondent aux priorités mondiales de santé publique. Si les produits répondent aux normes internationales, ils sont listés sur le site Web de l’OMS comme étant autorisés à participer aux procédures de marchés publics, ce qui donne aux organismes d’achat le choix d’un large éventail de diagnostics, de médicaments et de vaccins de qualité garantie. De nombreux pays à faible revenu utilisent également les listes de produits préqualifiés de l’OMS pour les guider dans leur choix de médicaments, vaccins et technologies à acheter au niveau national.

Il convient de noter qu’en juillet 2018, l’OMS a lancé un projet pilote qui étend le champ d’application de la préqualification à deux médicaments biothérapeutiques. Et ce, afin de rendre plus largement disponibles certains traitements anticancéreux parmi les plus coûteux dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Il s’agit du premier produit bio thérapeutique à être préqualifié dans le cadre de ce projet pilote.

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