Une procédure engagée par le ministère de l’intérieur a révélé un mécanisme de spoliation foncière mettant en cause plusieurs fonctionnaires de la commune de Casablanca, un cadre bancaire ainsi qu’un représentant d’une société immobilière, pour un préjudice estimé à 100 millions de dirhams, rapporte Assabah dans sa dernière livraison. D’autres sources citent le rôle obscur, dans cette affaire, d’un ancien maire de la ville.
L’affaire, désormais portée devant la justice administrative, concerne l’octroi litigieux de plusieurs lots urbains situés à Aïn Diab. Ces terrains auraient été transférés à une entreprise privée sur la base de jugements entachés d’irrégularités, obtenus en 2018. Les documents ayant servi de fondement juridique à cette cession font aujourd’hui l’objet d’une contestation en légalité par le département dirigé par Abdelouafi Laftit.
Le recours introduit dénonce une absence manifeste de délégation valable au profit des signataires de l’accord de cession. La société bénéficiaire, selon le mémoire déposé, aurait usé de procurations contestées et d’évaluations foncières surévaluées, en complicité présumée avec plusieurs agents de la municipalité.
Le président actuel du conseil communal, saisi récemment du dossier, a exprimé son intention de réexaminer les conditions dans lesquelles ces décisions ont été prises, qualifiant le dossier d’«hérité» et de «juridiquement vicié.»
Les audiences, en cours devant la juridiction administrative compétente, pourraient déboucher sur l’annulation pure et simple des titres fonciers concernés. Le préjudice potentiel pour la commune dépasse, selon certaines estimations internes, les 10 millions de dirhams.