Le Sud et l’Est de la Méditerranée (SEMED), qui regroupent le Maroc, l’Égypte, l’Irak, la Jordanie, le Liban et la Tunisie, ont affiché un redressement plus vigoureux qu’escompté début 2025, selon le rapport Regional Economic Prospects de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). La croissance régionale s’est élevée à 3,6 %, contre 1,2 % l’an passé, et l’institution table sur une progression de 3,7 % cette année avant un ralentissement attendu à 3,2 % en 2026.
Le Maroc a particulièrement bénéficié du retour des voyageurs, leur nombre ayant progressé de 20 % en 2024 pour atteindre 17,4 millions de visiteurs, puis encore de 16 % au cours des premiers mois de 2025. Dans le même temps, l’inflation s’est repliée à 1,2 %, grâce à une accalmie des prix alimentaires. L’Égypte, elle, a conduit la reprise régionale, sa croissance étant passée de 2,4 % en juillet à 4,2 % en mars. La production manufacturière et le commerce de détail ont regagné de la vigueur tandis que les transferts de fonds des travailleurs expatriés ont bondi de 82,7 %. Les investisseurs étrangers sont revenus sur le marché de la dette publique.
La Tunisie a également enregistré une amélioration, sa croissance progressant de 1,6 % à 2,4 %, portée par l’agriculture, le bâtiment et l’industrie. En revanche, l’Irak a vu son produit intérieur brut reculer de 2,3 %, conséquence des réductions de production pétrolière. Le Liban reste en grande difficulté, après une chute de 7,5 % l’an passé, tandis que la Jordanie n’a enregistré qu’une progression modeste.
La BERD met toutefois en garde contre les tensions régionales, la concurrence asiatique et les marges budgétaires étroites, qui pourraient peser sur la trajectoire de croissance à moyen terme.