Les obsèques de Sion Assidon, figure connue de la société civile marocaine, se sont déroulées dimanche dans l’enceinte du cimetière juif de Casablanca, sous un strict dispositif d’ordre et dans une atmosphère de recueillement interrompue par la présence de quelques militants. Son épouse, s’adressant d’une voix ferme avant le début de la cérémonie, a rappelé que «[le cimitière] est un endroit digne, on ne doit pas le politiser, manifester et perturber, faire de la politique», invitant chacun à laisser place au silence et à la prière.
Une cérémonie rituelle sobre et encadrée
Peu avant treize heures, le cercueil, recouvert d’un simple drap conformément à la tradition juive marocaine, a été porté par des proches jusqu’au carré funéraire tandis qu’un petit groupe d’hommes entonnait des psaumes en hébreu, repris en murmure par l’assistance. Les prières du Kaddish ont été récitées dans un climat de retenue et de gravité.
Selon la note d’information transmise par les proches du défunt, «les obsèques de Sion Assidon auront lieu le 9 novembre à 13 h au cimetière juif de Casablanca». Le texte, reçu la veille des funérailles, insistait sur le souhait que «ces funérailles se déroulent dans la sérénité, un cadre familial et intime». Les enfants de Sion Assidon avaient également précisé : «Nous comprenons la volonté de ceux qui partageaient ses combats d’exprimer leur solidarité. Nous demandons que les manifestations politiques aient lieu hors de l’enceinte du cimetière et comptons sur toutes et tous pour que notre volonté soit respectée.»
Cette mise au point, formulée par «les amis et proches de Sion Assidon», traduisait la volonté claire de ses proches d’éviter toute récupération ou effusion publique.
Un décès accidentel confirmé par le parquet
Le militant, âgé de 77 ans, avait été plongé dans le coma depuis le mois d’août, après avoir été retrouvé inconscient à son domicile de Mohammedia. Selon un communiqué du parquet général de Casablanca, «une autopsie révèle que son décès est dû à des complications septiques consécutives à un traumatisme crânien». Le même document précise que ces éléments «corroborent l’hypothèse d’une chute d’une échelle, alors que le défunt taillait des arbres dans son jardin», tout en soulignant qu’«une enquête est toujours en cours».
Au terme de la cérémonie, les proches ont procédé à la mise en terre du corps, avant de déposer symboliquement des poignées de terre sur la tombe. Des chants liturgiques ont de nouveau accompagné la clôture du rite, conformément à la coutume juive marocaine, ponctuée d’un dernier silence. Malgré ces moments d’intense émotion, des groupes s’étaient rassemblés à proximité du cimetière pour entonner des proclamations à teneur politique ou idéologique qui ont la désapprobation des proches, soucieux de préserver la dignité d’un adieu familial et la solennité du rituel.
