Deuxième anniversaire du Hirak : retour sur les faits saillants qui ont marqué les manifestations du 22 février

Des centaines de milliers de manifestants ont défilé lundi dernier en Algérie pour célébrer le deuxième anniversaire du Hirak qui a provoqué la chute du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne.

Les manifestations se sont déroulées à Alger, Oran, Constantine, Tlemcen, Djelfa, Annaba, Setif, Tizi-Ouzou, mais aussi à Bouira, Bejaia, Mostaghanem, Tebessa, El Baidah, El-Oued, Mila, Dar El Beida, Lakhdaria, M’sila, Tiaret Et Sidi Bel Abbes.

Des centaines de milliers de protestataires ont défilé dans les rues de ces wilayas pour réitérer leur revendication principale, à savoir le départ du régime en place. Ils ont scandé les slogans habituels du Hirak, appelant au changement radical du régime et l’instauration des bases d’une véritable démocratie et d’un Etat de droit.

À Alger, malgré le caractère pacifique de ces marches, un important dispositif policier a été déployé sur les différentes artères, où des barrages ont été mis en place sur plusieurs axes routiers menant à la capitale, de même que des hélicoptères ont survolé Alger-centre. Les manifestants ont réussi à contrer le cordon de la police au niveau de « la Place Audin » pour rejoindre les contestataires à « la Grande Poste ». Dans cette même ville, les manifestants, qui ont tenté de forcer ce cordon, à hauteur du cinéma « l’Algeria », ont été violemment dispersés et des affrontements ont opposé policiers et manifestants.  

La police a procédé à plusieurs arrestations, parfois musclées. En effet, les forces de sécurité ont opéré près de 190 interpellations, dont trois Marocains à l’hôtel « Zem Zem » à Alger.  Parmi les personnes arrêtées, figurent Meziane Chabane, membre de l’Assemblée populaire de la wilaya de  Bouira,  Ali Belhaj, cofondateur de l’ex-fis et Fethi Ghares, coordinateur du mouvement democratique et social. A Mostaganem, l’activiste politique Rachid Nekkaz a été agressé par la police et évacué à l’hôpital. 

Sur les réseaux sociaux, quatre hashtags traitant du « Hirak », en l’occurrence : #hirak, خارجين_22_فيفري#, الحراك_مستمر# et الحراك هو الحل#, (NDLR : Le Hirak continue, le Hirak est la solution) ont été propulsés en tête des tendances Twitter par des internautes algériens, demandant, principalement, « l’instauration d’un Etat civil » et « la cessation du népotisme et de la corruption endémique portée par le règne du régime militaire ».

Diffusés à plus de 8 000 reprises durant cette matinée, les hashtags en question ont totalisé 20 341 mentions « j’aime » et 46 021 mentions « partages ». Il s’agit  d’un chiffre important qui confirme l’effervescence des contestations observées sur le terrain dans plusieurs wilayas en Algérie.

Déclenché le 22 février 2019, le Hirak, un mouvement de protestation populaire inédit en Algérie, a dû suspendre ses marches hebdomadaires le 13 mars 2020 en raison de l’épidémie de coronavirus. Mais il continue de réclamer le démantèlement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d’autoritarisme et de corruption.

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