Du Maroc à l’Allemagne : de X-Links à Sila Atlantik, 15 GW d’électricité saharienne portés par un câble de près de 5 000 kilomètres en gestation

Un projet transcontinental d’une ampleur exceptionnelle est en gestation entre le Maroc et l’Allemagne. Après l’abandon de X-Links, qui devait relier le Sahara au Royaume-Uni, une déclinaison allemande baptisée Sila Atlantik prend forme sous l’égide d’anciens dirigeants d’EnBW et d’Orsted, rapporte jeudi 18 septembre la presse internationale. L’entreprise X-Links Germany explore la construction de deux câbles sous-marins totalisant près de 5 000 kilomètres pour acheminer jusqu’à 15 GW d’énergie solaire et éolienne vers le réseau électrique allemand.

Selon Recharge News, «d’anciens cadres d’EnBW et d’Orsted projettent la réalisation d’un câble de 4 800 kilomètres le long de la côte atlantique, destiné à transporter 15 GW d’électricité issus de centrales sahariennes.» Le média ajoute que «des entreprises telles que E.On, Uniper ou Octopus Energy pourraient soutenir le projet», illustrant la portée stratégique de l’opération.

X-Links abandonné, Sila Atlantik en gestation

Le site energate, pour sa part, souligne que «le projet initial X-Links, destiné au Royaume-Uni, a été annulé.» Dans son prolongement, «le projet d’électricité du désert marocain pour la transition énergétique allemande est désormais étudié sous l’égide de la société X-Links Germany.» La déclinaison allemande, baptisée Sila Atlantik, prévoit «deux câbles sous-marins parallèles d’une capacité totale de 3,6 GW.» Leur tracé, d’une longueur avoisinant 5 000 kilomètres, constituerait l’un des ouvrages énergétiques les plus colossaux jamais envisagés pour relier directement le Maroc à l’Europe centrale.

Une échéance fixée à 2034

Selon l’esquisse consultée par energate, «les premiers flux d’électricité pourraient circuler dès 2034 par la première ligne de transmission.» Cette échéance, encore lointaine, se situe toutefois dans l’horizon des objectifs climatiques de l’Allemagne.

Toujours selon Recharge News, «le dispositif reposera sur une technologie en courant continu haute tension, seule à même de limiter les pertes sur une distance aussi considérable.» Les promoteurs devront néanmoins affronter des défis majeurs : financement, coordination des États concernés, intégration aux réseaux européens et contraintes liées à la pose de câbles sur de longues zones maritimes.

Avec Sila Atlantik, le Maroc se place au cœur d’une stratégie énergétique de grande ampleur, susceptible de relier directement le potentiel solaire et éolien saharien aux besoins de l’industrie allemande. À condition que les volontés politiques et diplomatiques suivent cet essor.

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