Efficacité énergétique : le Maroc à l’honneur au Forum mondial de Washington

Dans la capitale US, les spécialistes du domaine ont focalisé les discussions sur les moyens de garantir l’efficacité énergétique pour les catégories sociales les plus basses et la manière dont les financements et les subventions peuvent toucher ceux qui n’ont pas les moyens pour investir dans des appareils et des lampes qui consomment moins pour pouvoir réduire la facture énergétique.

Les énergies renouvelables s’accaparent la plus grosse part des investissements, et l’efficacité énergétique nécessite beaucoup plus d’investissements, sachant qu’elle est très rentable. C’est en ces termes que
Said Mouline, directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE) parle de ce secteur, dans une déclaration à la MAP. Il explique par là, que chaque dollar investi dans l’efficacité énergétique rapporte quatre dollars au pays “parce qu’on réduit la facture énergétique, on réduit les émissions de GES [NDLR : Gaz à Effets de Serre], on influe sur la balance des paiements des pays, et sur la facture énergétique des citoyens, qui, au lieu de gaspiller de l’énergie, et payer plus, cet argent est réajusté dans l’économie avec un autre impact important”.

Un programme comme le MORSEF, Moroccan Sustainable Energy Financial Facility, a permis de mobiliser plus de 1 milliard de dirhams d’investissements pour les industriels, avec 10% de subventions, a indiqué M. Mouline en insistant sur l’importance de généraliser cette approche à tous les acteurs. L’expérience du Maroc dans le domaine de l’agriculture a été citée notamment grâce aux outils financiers mis en place pour aider les agriculteurs à investir dans des pompes solaires au lieu des pompes diesel.

“Il faudrait généraliser ce modèle au reste des citoyens, aux villes, dans les secteurs du transport, parce que c’est important d’accompagner l’investissement dans ce domaine”, a-t-il poursuivi car “tout le monde est gagnant avec l’efficacité énergétique, parce que le pays baisse sa facture énergétique, l’industriel réduit sa facture énergétique et devient plus compétitif, la ville peut baisser sa facture énergétique avec son éclairage public et autre, ainsi que le citoyen qui a besoin d’être aidé pour faire ces investissements”. Outre le financement, le forum a aussi braqué les projecteurs sur l’aspect réglementaire.

Parallèlement il faudrait “mettre en place des standards et des normes pour les importations. On ne peut pas importer ce qui, parfois, ne coûte pas très cher mais qui consomme beaucoup”, a-t-il ajouté, en précisant que dans un pays comme le nôtre qui connaît des pics pics de chaleur, les appareils de climatisation sont partout présents, de plus en plus bon marché mais à l’efficacité douteuse qui alourdit la facture d’électricité.

Au Maroc, le texte portant sur les standards relatifs à ce domaine, est aujourd’hui au niveau du secrétariat général du gouvernement, et suit sa voie pour entrer en vigueur, souligne M. Mouline, insistant que sur la réglementation, de l’accompagnement technique et financier ainsi que la sensibilisation pour une efficacité énergétique réelle. Dans ce sens, il a cité le centre de formation sur l’efficacité énergétique de Marrakech, aussi bien pour le Maroc que pour l’Afrique au vu du nombre important de délégations de plusieurs pays du continent qui y viennent en formation.

Dans ce sillage, le Forum de Washington a mis l’accent sur l’importance du continent africain qui compte 600 millions d’habitants sans électricité, rendant impératif un modèle complet qui intègre les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans la dotation d’électricité.

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