En pleine attaque iranienne, l’armée américaine aveugle sans ses drones

Peu de temps après le début d’une attaque inédite de missiles iraniens contre une base irakienne abritant des troupes américaines, ces dernières ont perdu tout contact avec leur système de surveillance aérien, ultra-sophistiqué et très coûteux.

Le 8 janvier, en représailles à une frappe américaine ayant tué le puissant général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, Téhéran a lancé 22 missiles balistiques sur la base aérienne Aïn al-Assad, dans l’ouest de l’Irak, sans faire de victimes. La majorité des 1.500 soldats américains présents sur cette base, l’une des plus grandes du pays, était déjà à l’abri depuis deux heures dans des bunkers lorsque l’attaque a commencé, à 01h35 heure locale.

« Nous pensions qu’ils [NDLR : les forces ennemie] pourraient mener une attaque au sol, donc nous avons maintenu les forces aériennes », explique l’un des pilotes d’un des Gray Eagles, le sergent Costin Herwig. Le premier missile a projeté des volutes de poussières dans leur abri mais les pilotes sont restés calmes, explique le sergent. Pourtant, le pire était à venir.

« Pas plus d’une minute après la dernière volée, je me dirigeais vers les bunkers et j’ai vu qu’un incendie brûlait toutes nos câbles de fibre optique », essentielles pour contrôler les drones, raconte le sergent-chef Wesley Kilpatrick. Sans ces câbles, impossible de connecter les cabines de pilotage aux antennes qui transmettent les signaux des Gray Eagles et de les suivre sur les écrans de la base. « Une fois les câbles de fibres optiques brûlés, il n’y avait plus aucun contrôle », résume le sergent-chef.

Les pilotes ne pouvaient plus localiser les drones et l’armée américaine était soudainement devenue aveugle dans les cieux comme sur terre. Si un Gray Eagle venait d’être abattu, par exemple, impossible de le savoir à la base Aïn al-Assad. « C’est grave, car les drones sont très chers et il y a de nombreuses pièces dans leur construction que nous ne voulons pas que d’autres sachent ou que l’ennemi récupère », explique Wesley Kilpatrick. Un seul Gray Eagle coûte 7 millions de dollars, soit 6,3 millions d’euros, d’après un budget établi par l’armée américaine en 2019.

L’armée américaine aura réussi, en fin de compte, à ramener au sol tout ses pilotes, dans un sacré exploit.

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