Falcon Energy Materials rendu publics, vendredi 14 novembre, les résultats complets de l’étude technico-économique consacrée à son projet d’usine marocaine de transformation du graphite naturel, un document élaboré selon les normes de précision «AACE classe 3». La société affirme que «l’étude établit la solidité financière et opérationnelle du futur complexe industriel», lequel prévoirait une production annuelle de 26 000 tonnes de CSPG et 19 000 tonnes de fines, pour un coût d’investissement estimé à 86 millions de dollars et un coût d’exploitation évalué à 3 168 dollars la tonne de produit fini. Matthieu Bos, directeur général de Falcon, soutient que «l’analyse confirme la justesse de la stratégie industrielle poursuivie et permet de combler les lacunes essentielles de la chaîne de fourniture en matériaux d’anode destinés aux fabricants occidentaux».
Architecture du procédé et logique technologique
Falcon précise que ce dispositif industriel repose sur une collaboration technique avec un producteur majeur de CSPG établi en Chine, «dont les équipes ont récemment édifié et mis en service une installation d’envergure consacrée aux matériaux d’anode». Cette coopération, affirme l’entreprise, lui permettrait de transposer à Jorf Lasfar une configuration industrielle déjà maîtrisée, fondée sur une ingénierie marquée par l’expérience et sur une chaîne d’approvisionnement rationnalisée. L’étude souligne que le futur ensemble serait réuni au sein d’un « super-bâtiment » occupant près de cinq hectares, et que «la localisation à Jorf Lasfar assure un accès direct aux infrastructures portuaires et énergétiques, tout en bénéficiant des accords commerciaux du Maroc avec les Etats-Unis et l’Union européenne».
L’ingénierie du projet s’articule autour de trois grands secteurs. Le premier, consacré à la sphéroïdisation, consiste à microniser le graphite puis à façonner les particules pour obtenir des granulométries de 18 et 8 micromètres. Le second élève la pureté à 99,95 % grâce à un traitement associant acide fluorhydrique, acide chlorhydrique et acide nitrique, l’étude relevant que «la récupération et la réutilisation des acides constituent un axe central de la conception». Le troisième procède au revêtement carboné par brai, suivi d’un traitement thermique afin d’obtenir le produit final conforme aux normes des fabricants de batteries. L’étude indique encore que «le rendement global du secteur de sphéroïdisation avoisine 60 %, générant quelque 28 000 tonnes de graphite sphérique, dont une partie est recirculée pour affiner la granulométrie tandis que les résidus commercialisables sont dirigés vers l’ensachage».
Dispositifs environnementaux et chiffrage industriel
Le rapport souligne que l’installation intégrera des équipements de traitement des gaz et des eaux destinés à répondre aux normes marocaines, précisant que «le laveur de gaz neutralise les émissions issues de la purification et du revêtement au moyen de chaux hydratée» et que le système de traitement des effluents, dimensionné pour 432 000 tonnes annuelles, «assure une mise en conformité avant déversement dans le réseau local». Les coûts d’investissement et d’exploitation s’appuient sur ceux de l’usine chinoise du partenaire technique, ajustés aux réalités logistiques et constructives marocaines selon les hypothèses de l’exercice 2025, la société rappelant que «la fourchette de précision retenue varie de moins 15 % à plus 20 % conformément à la doctrine AACE».
Falcon indique avoir lancé l’étude d’impact environnemental, attendue pour le premier semestre 2026, afin d’obtenir les diverses autorisations nécessaires, tout en préparant l’ingénierie détaillée du super-bâtiment et des infrastructures annexes. L’entreprise confirme que la construction de l’unité pilote de Jorf Lasfar reste programmée pour le quatrième trimestre 2025, et que «les premiers échantillons destinés aux essais des clients sont attendus dès le même trimestre», étape considérée essentielle pour la conclusion de contrats d’approvisionnement. Falcon réaffirme enfin son engagement à exploiter ses installations conformément aux normes internationales les plus strictes, en matière de sécurité, d’environnement et de responsabilité sociale.