Fraude, personnel non déclaré, violation de la loi : Mohamed Amekraz, lui aussi coupable

À l’heure où les Marocains attendent avec impatience la démission de Mustapha Ramid du gouvernement suite au scandale de la non-déclaration de sa collaboratrice à la sécurité sociale, une autre affaire de travail dissimulé dont le héros est le ministre de l’emploi Mohamed Amekraz, vient d’être dévoilée.

Comportements de fraude, recours au travail dissimulé, contournement des règles légales, absence de couverture légale, sociale et sanitaire pour leurs collaborateurs, nouvelles lubies des responsables du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste). Après le scandale du ministre d’Etat chargé des droits de l’homme (et ex-ministre de la justice), Mustapha Ramid, une autre figure du PJD est accusée d’exposer ses collaborateurs à la précarité professionnelle et d’oublier de les déclarer à la sécurité sociale et, ainsi, les priver de leurs droits.

Barlamane.com a appris que le ministre de l’emploi Mohamed Amekraz a, son tour, employé du personnel non déclaré dans son cabinet d’avocat. Deux personnes dont les identités sont les suivantes :

– Delimi Ibrahim : 2 000 dirhams par mois, non déclaré à la Caisse de sécurité sociale.
– Fatiha Olbad, collaboratrice du ministre Amekraz entre 2009 et 2010, puis en 2016 pour une rémunération n’excédant pas les 1.500 dirhams par mois, sans être déclarée à la sécurité sociale, salariée sous contrat payé par l’entreprise à 50% du smic. 

Amekraz, qui s’attelle actuellement à élargir le champ des infractions relatif au travail dissimulé en renforçant le dispositif d’investigation et de contrôle y afférant, est soupçonné de consacrer un système qui établit la violation permanente des droits fondamentaux, et notamment sociaux, de nombre de ses collaborateurs.

Les itinéraires individuels de toutes les personnes non déclarées par les deux ministres islamistes se sont traduits, à un moment ou à un autre, par une instabilité professionnelle et économique plus ou moins marquante. Le recours au travail dissimulé a accentué les conditions économiques et sociales précaires de ces individus (la collaboratrice de Mustapha Ramid est mort le 10 juin de ses maladies chroniques).

L’opinion publique, irritée, exige la démission immédiate de Mustapha Ramid, accusé d’avoir contourné les règles formelles encadrant le travail, d’encourager des activités professionnelles non déclarées dont les conditions s’avèrent, finalement, ne pas entrer dans la légalité. Ces pratiques de détournement économique par laquelle deux ministres «bricolent» avec et dans l’ordre social.

Les activités économiques non déclarées seraient encastrées dans les pratiques des responsables du PJD. L’absence de déclaration des revenus de leurs collaborateurs au fisc et aux assurances sociales, qui ne peut en aucun cas être minimisée, interroge sur les conditions d’emploi de ces derniers : horaires de travail, qualité du service, etc. Cette idéologie de l’employabilité, à l’œuvre dans les structures privées de membres du PJD et qui fait fi des politiques de protections sociales, encourage les pratiques relevant du travail dissimulé.

Ironie du sort, le ministre des droits de l’homme et celui de l’emploi emploient des salariés dont les revenus ne leur permettent pas de subvenir totalement à leurs besoins et, en sus, les privent de prestations sociales, violant ainsi les règles formelles encadrant les activités économiques et en particulier le droit du travail, et ces pratiques non déclarées sont la manifestation d’une mépris envers le fonctionnement de l’État qu’ils représentent.

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