Irrégularités, impayés, frais indus : le pilotage chaotique de l’action publique à Daraâ Tafilelt d’El Habib Choubani

Le suivi de la gestion des affaires du conseil de la région Daraâ-Tafilalet géré par le PJD, a permis d’établir que son président El Habib Choubani utilise à outrance sa qualité d’ordonnateur de ce corps élu occasionnant des dépenses grevant le budget dudit conseil, en transgression des dispositions légales régissant les finances communales.

​Comportements problématiques, gouvernance peu ou pas pertinente, la raison d’être de certaines décisions et des motifs qui les sous-tendent contestables et contestés, désinvolture avec les principes d’éthique et de performance : tel est le bilan de la gestion des deniers publics de la région par El Habib Choubani, président pjdiste de Daraa-Tafilalet. La liberté que prend Choubani dans l’affectation de fonds d’une des régions les plus démunies du Maroc, à ses dépenses personnelles ou d’autres non validées en conseil régional -et dont Barlamane.com/fr détient une copie- continue de soulever de multiples interrogations. Son action a eu des effets négatifs sur les unités hôtelières et les sociétés ayant assuré des prestations pour le compte de ce corps élu, en raison soit du retard accusé dans le règlement des sommes dues, ou du rejet par le trésorier provincial d’Er-Rachidia d’exécuter le paiement, à cause des irrégularités relevées dans ces dépenses.

​Parmi les prestataires ayant fait les frais du « modèle » de gouvernance de Choubani, figurent la société ‘’Habibi Siyaha SARL’’, assurant la gestion de l’hôtel ‘’Palms’’ à Erfoud et ayant rompu définitivement ses rapports avec ledit conseil, en raison du cumul des factures impayées, le restaurant-bar ‘’Villa Mandarine’’, sis à Rabat qui court toujours pour recouvrer son dû, ‘’Creative Team’’ SARL, agence de communication et d’événementiel, au quartier Youssoufia de Rabat, la maison d’hôtes ‘’Zoualla’’, sise à Ouled Chaker dans la province d’Errachidia, les hôtels ‘’Bougafer’’, ‘’Saghro‘’ et ‘’Tamassint’’ à Tinghir, les hôtels ‘’ Zalay ‘’ à Mhamid el Ghizlane pour une prestation de 183.225. dirhams et ‘’Riad Lamane’’ à Zagora pour une facture globale de 418.179,25 dirhams ; sans oublier l’agence de voyage ‘’Amwaj Voyages’’, qui a pignon sur rue à Salé et ayant assuré le déplacement à l’étranger de Soumia Benkhaldoun, seconde épouse de ce responsable islamiste et de ses enfants Mohamed-Ayman et Ahmed-Yassine Choubani.

Le suivi de la gestion du conseil de Daraa-Tafilalet, à la lumière des copies des mêmes documents dont dispose Barlamane.com, montre qu’El Habib Choubani a pris l’habitude d’alimenter la comptabilité du conseil régional en factures fictives, de manipuler les comptes et d’élaborer des listes fictives de présumés bénéficiaires des frais imputés à la région. Et ce, sachant qu’il avait élaboré une liste composée des membres du conseil de la région pour les présenter comme bénéficiaires, à titre d’exemple, des prestations de la société ‘’Espace Tourisme’’ à Casablanca. Celle-ci est gérée par l’activiste de l’aile dure du PJD, le MUR, Salah Haïrai, assurant la réservation des billets d’avion à destination de la Turquie au profit des enfants de Choubani et produisant des factures sur le compte dudit conseil.

​Figurent également parmi les victimes de cette gestion interlope de Choubani, les présidents des conseils provinciaux du tourisme de Zagora et d’Ouarzazate. Ces derniers ont pris à leur charge, à la demande du président du conseil de la région, les frais d’hébergement et de restauration des membres de la délégation d’opérateurs et experts touristiques chinois de la région ‘’Ningachya’’ ayant effectué une visite à la région Daraa-Tafilalet du 20 au 25 mars 2018, sur son invitation personnelle. Last but not least, Choubani a promis auxdits présidents de s’acquitter des frais afférents à cette visite, sans honorer sa parole, selon des sources concordantes de Barlamane.com.

​​Dans ce même sillage, il convient de citer le cas de centaines associations culturelles ayant bénéficié des subventions du conseil de la région, au titre des années 2017 et 2018, sans être en mesure d’encaisser ces subventions à cause du retard accusé par ledit conseil dans la rectification des irrégularités ayant entaché la procédure adoptée par ce corps élu, dans l’octroi des subventions en question. Ainsi, plusieurs responsables des associations bénéficiaires s’étant engagés dans des crédits ou ont remis des chèques bancaires pour pouvoir financer les manifestations culturelles qu’ils avaient programmées, sur la base des promesses de Choubani de soutenir leur financement, restent menacés de poursuites judiciaires de la part de leurs créanciers.​ ​

Signalons que ces agissements irresponsables d’El Habib Choubani et ses voeux pieux, ont créé un climat délétère de confusion au sein des milieux des affaires. En effet, le microcosme entrepreneurial de la région a perdu toute confiance en la gouvernance de ce responsable islamiste et ne cache pas son appréhension à l’égard de toute transaction avec le conseil de la région. 

Voilà un président qui menace la survie d’une région vulnérable financièrement et économiquement, en dilapidant son maigre budget et qui, de surcroît, fait fuir les investisseurs. A quand la levée de l’impunité dont semble bénéficier Choubani ?

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