La BCE pourrait déployer des mesures face au coronavirus

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait déployer jeudi un éventail de mesures, inédites pour certaines, face à la menace que l’épidémie du nouveau coronavirus fait peser sur une économie déjà au ralenti en zone euro.

Pour Christine Lagarde, présidente de la BCE, la phase d’observation est terminée, la voici confrontée à «un risque inconnu et sans précédent» pour la conjoncture. L’épidémie du Covid-19 a entraîné une telle panique sur les marchés que la Réserve fédérale américaine (Fed) a baissé ses taux de 0,50 point mardi 3 mars, sans même attendre sa réunion régulière, renouant avec son rôle de pompier pendant la crise financière de 2008-2009.

Loin de calmer les investisseurs, cette décision rapide les a plutôt confortés dans la crainte «d’un ralentissement économique ou même d’une récession» Elle accroît néanmoins la pression sur la Banque centrale européenne, alors même que celle-ci dispose de marges de manoeuvre réduites après avoir descendu ses taux au plus bas pour soutenir l’économie en zone euro.

Pour l’heure, la BCE s’est bornée lundi dernier à promettre des mesures « appropriées et ciblées » face à l’épidémie, sans préciser leur nature ni leur calendrier. La BCE pourrait aider « les entreprises non-financières les plus touchées » par l’épidémie à boucler leurs fins de mois. Après les prêts géants bon marché accordés aux banques depuis l’automne dernier, dont les conditions pourraient être encore assouplies, il pourrait s’agir de lancer un programme de prêts « pour les PME », indique à l’AFP une source proche de la BCE.

Côté taux, les possibilités sont très limitées: le principal taux est à zéro, tandis que celui frappant les dépôts confiés par les banques est déjà négatif, à -0,50%, pénalisant depuis des années la rentabilité des établissements financiers. De nombreux économistes voient néanmoins la BCE abaisser le taux de dépôt à -0,60%, bien que l’institut fasse déjà l’objet de vives critiques, en particulier en Allemagne, où on l’accuse de spolier les épargnants.

Enfin, la BCE pourrait augmenter le rythme de ses rachats de dette sur le marché, réactivés depuis novembre 2019 à raison de 20 milliards d’euros par mois. Mais face à l’épidémie, Mme Lagarde devrait plus que jamais inviter les Etats à réagir, elle qui martèle que la politique monétaire ne peut pas tout faire. Le premier à réagir a été le gouvernement allemand, qui a annoncé lundi matin un paquet de mesures afin d’éviter la récession à la première puissance européenne.

Recours facilité pour les entreprises en difficulté au chômage partiel ou déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 12,8 milliards d’euros sur quatre ans pour des investissements d’infrastructure : ce paquet va toutefois moins loin que ce qu’espéraient les sociaux-démocrates du gouvernement. Ces derniers plaident en faveur d’un plan de relance en bonne et due forme.

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