La Cnuced décrit le système national Portnet comme un modèle international exemplaire de guichet unique portuaire et numérique

Le rapport 2025 sur le transport maritime, publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), s’attarde sur le rôle décisif du système national Portnet. Selon l’organisation internationale, l’expérience marocaine de la fenêtre unique électronique représente une prouesse singulière, qui associe fluidité des procédures, intégration des services publics et efficacité logistique.

Le document rappelle que Portnet a été initialement conçu comme «Maritime Single Window» en 2011, structuré autour de trois modules fondamentaux : le manifeste maritime, l’avis d’arrivée et la demande d’autorisation d’accostage. En 2015, le dispositif a été élargi afin d’intégrer le segment commercial, en incorporant progressivement l’ensemble des administrations publiques chargées de l’octroi des licences, des permis et des autorisations nécessaires aux opérations d’importation et d’exportation. «Cette intégration a conféré au système une portée nationale en englobant tous les acteurs institutionnels responsables de la facilitation du commerce», écrit la Cnuced.

Le rapport insiste sur la gouvernance de Portnet, piloté par un comité de direction de haut niveau et un comité technique composé de représentants publics et privés, notamment les services douaniers, considérés comme un partenaire essentiel du succès du projet. «Portnet gère désormais quatorze ports placés sous l’autorité de l’Agence nationale des ports, qui accompagne le commerce extérieur marocain», précise le texte. Avec le temps, la plate-forme est devenue un système communautaire portuaire (PCS), permettant des échanges entre administrations publiques, entreprises et opérateurs privés.

Plus de cent vingt services intégrés

Aujourd’hui, Portnet couvre plus de cent vingt services, allant des formalités d’arrivée et de départ des navires aux autorisations de chargement et de déchargement, en passant par la gestion des zones de dépôt, la coordination des transitaires et la supervision des conteneurs. Le rapport souligne que la plate-forme est conforme aux normes internationales EDIFACT, définies par les Nations unies pour l’échange électronique de données relatives au commerce et aux transports. Elle a de ce fait acquis, selon la Cnuced, «une valeur pratique incontestable dans l’apprentissage et l’utilisation des nouveaux modules, grâce à des formations régulières et à des exercices pratiques».

Cette capacité à fédérer plusieurs niveaux d’interactions – administration-administration, administration-entreprises et entreprises-entreprises – est jugée déterminante. Portnet, indique encore le rapport, ne se limite pas à un simple outil informatique mais constitue un véritable «espace de coopération institutionnelle où la circulation des données en temps réel confère aux procédures une transparence accrue et une réduction notable des délais».

Une activité quotidienne dépassant cinq mille transactions

La Cnuced fournit des chiffres détaillés sur l’activité de la plate-forme. Portnet traite plus de 5 000 transactions par jour, couvrant aussi bien les importations que les exportations. En moyenne, 70 % des opérations concernent les importations et 30 % les exportations. La couverture du dispositif est désormais quasi universelle, puisqu’il englobe plus de 95 % des flux commerciaux du pays.

Le système rassemble plus de 80 000 importateurs et exportateurs enregistrés, environ 99 000 usagers permanents et quelque 1 800 commissionnaires en douane. Pour la Cnuced, ces chiffres témoignent de l’ancrage de Portnet dans l’ensemble du tissu économique. «Dans plus de 95 % des cas, l’ensemble du commerce extérieur marocain transite par la plate-forme», note le rapport, qui souligne la densité des échanges frontaliers, notamment au niveau de la frontière terrestre et des grands ports du royaume.

Réduction spectaculaire des délais et baisse des coûts

L’un des apports majeurs de Portnet réside, selon le rapport, dans la réduction considérable des délais administratifs. Avant l’introduction de la plate-forme, l’obtention d’une licence d’importation exigeait environ cinq jours ouvrés, en raison de la multiplicité des étapes et de la matérialité des dossiers. Désormais, ce délai a été ramené à une moyenne de trois heures. «Cette évolution a supprimé de nombreux déplacements physiques et abaissé de manière substantielle les coûts supportés par les entreprises», insiste la Cnuced.

Les mises à jour en temps réel des procédures offrent par ailleurs une transparence accrue, perçue comme un facteur de confiance dans le système. Le rapport note que la visibilité statistique et la diffusion de rapports réguliers permettent aux autorités comme aux opérateurs privés d’anticiper plus précisément leurs activités.

Une adhésion des parties prenantes jugée décisive

La Cnuced souligne, en outre, que le succès de Portnet est indissociable de la mobilisation des différentes parties prenantes. «Des facteurs de réussite cruciaux ont consisté en un engagement collectif marqué de l’ensemble des intervenants, favorisant un esprit de coopération et de collaboration entre importateurs, exportateurs, commissionnaires en douane, transitaires et administrations publiques», observe le document de 172 pages.

Cet élan collectif a été appuyé par une stratégie de formation continue, associant ateliers pratiques, sessions de sensibilisation et accompagnement technique. La Cnuced rappelle qu’une analyse exhaustive de l’ensemble des documents de commerce extérieur, conduite au début du projet par le ministère du commerce et de l’industrie, a permis d’aboutir à un processus rationalisé et cohérent.

Enfin, le rapport insiste sur la valeur exemplaire de l’expérience marocaine dans le concert international. Portnet est présenté comme une illustration tangible de l’application des principes contenus dans le Compendium de l’OMI sur la facilitation du commerce maritime, où l’automatisation des formalités, la réduction des coûts et la transparence des procédures constituent des objectifs majeurs.

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