La délégation de l’USFP en France conteste la légitimité des organes issus du onzième congrès national

La délégation du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) en France a exprimé, dans un communiqué diffusé vendredi 24 octobre, sa «désapprobation profonde» à l’égard du déroulement du onzième congrès national du parti, tenu du 17 au 19 octobre, évoquant «de graves irrégularités organisationnelles et politiques contraires aux valeurs du socialisme démocratique».

L’USFP-France souligne que «le déroulement du congrès [qui a reconduit pour la quatrième fois Driss Lachgar à la tête du part] a révélé une absence manifeste de collégialité au sein de la direction nationale et un mépris pour la diversité des opinions exprimées», ajoutant que cette situation «a engendré un sentiment d’exclusion et d’injustice parmi les militants, au Maroc comme à l’étranger». Elle affirme que «le processus préparatoire a été marqué par des dérèglements majeurs et des violations du principe d’équité entre les organisations militantes». Selon le texte, «ces pratiques ont porté atteinte à la crédibilité du processus démocratique interne et affaibli la cohésion nationale du mouvement».

Remise en cause de la légitimité des organes issus du congrès

L’USFP-France considère que «le système adopté pour la tenue du congrès a conduit à l’exclusion d’un grand nombre d’organisations syndicales et associatives, rompant avec la tradition de participation ouverte et pluraliste». Elle déplore que «les méthodes employées rappellent celles d’un régime autoritaire étranger aux principes du socialisme marocain». Selon le communiqué, «le congrès n’a pas respecté les statuts du parti, notamment en ce qui concerne la tenue du conseil national, la validation des rapports et le vote sur la direction». L’USFP France indique que «moins de 280 délégués sur un total de 1 707 ont effectivement participé aux scrutins, ce qui pose la question de la légitimité juridique des instances élues».

L’organisation provinciale estime encore que «les conclusions issues du congrès ne sauraient engager le parti dans son ensemble», soulignant que «leur adoption s’est faite dans des conditions dépourvues de toute garantie de sincérité et de débat loyal». Elle avertit que «ces dérives risquent d’aggraver la fracture entre la direction actuelle et la base militante, au Maroc comme dans la diaspora».

Appel à la refondation morale et politique du parti

Dans son texte, l’USFP-France note qu’il est «urgent de renouer avec l’héritage moral et politique des fondateurs du parti et de restaurer l’esprit du mouvement national». Elle appelle «tous les militants, au Maroc et à l’étranger, à retrouver le sens de l’unité, de la probité et de la démocratie interne». Le communiqué précise encore que «le véritable horizon du parti réside dans la réhabilitation du débat intellectuel, la redécouverte de ses valeurs et la restauration de sa légitimité auprès du peuple marocain». Il soutient que «le moment est venu de replacer l’USFP dans sa trajectoire historique : celle d’un instrument de progrès social, de liberté et de justice».

Enfin, l’Union socialiste des forces populaires – section France – réaffirme «son attachement à la liberté d’expression, au pluralisme politique et à la souveraineté nationale», considérant que «ces valeurs demeurent la condition essentielle du redressement moral et politique du mouvement socialiste marocain».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *