Absence de transparence et marginalisation des bases, parmi les principaux griefs.
La délégation française de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition) a annoncé, vendredi à Paris, son refus de participer au douzième congrès national du parti, prévu les 17 et 18 octobre, estimant que les conditions d’un débat «démocratique et transparent» ne sont pas réunies.
Dans un communiqué longuement argumenté, la commission écriture du parti en France déclare avoir mené «une étude minutieuse de la situation organisationnelle et politique précédant la tenue du congrès», avant de conclure qu’elle ne saurait y prendre part «en l’absence des conditions nécessaires à un véritable exercice démocratique».
Elle souligne que cette décision procède d’un constat global sur la préparation de l’événement, qu’elle juge entachée de manquements graves. Selon le texte, plusieurs «irrégularités ont affecté la phase préparatoire, notamment le non-respect des procédures démocratiques dans l’élection des congressistes et la mise à l’écart d’opinions émanant de nombreuses sections et unions régionales». La même source évoque également «le rétrécissement du débat interne et la disparition d’espaces de dialogue libre et responsable», estimant que «le parti s’est éloigné du pouls des masses populaires et de la jeunesse, et que sa présence dans la défense de leurs causes sociales, économiques et politiques s’est affaiblie».
Crise interne et appel à un sursaut collectif
Tout en rappelant que «l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a été et demeure une école du combat démocratique», la section française exprime sa profonde inquiétude devant «les pratiques d’exclusion et la dérive par rapport aux principes fondateurs» qui, selon elle, fragilisent la légitimité morale et historique du parti. Le communiqué appelle à «une halte responsable pour corriger la trajectoire et rétablir la formation dans son rôle naturel au sein du peuple marocain et de ses forces vives».
En conséquence, la structure de l’USFP en France affirme que «toute participation au congrès, dans les conditions actuelles, ne saurait être qu’une formalité dénuée de portée réelle» et qu’elle «annonce sa non-participation officielle aux travaux de ce rendez-vous». Elle invite, enfin, «tous les militants et militantes sincèrement attachés au parti à poursuivre le combat pour la restauration de la démocratie interne et la réhabilitation des valeurs de transparence et de renouvellement».
Le texte, daté du 17 octobre et signé à Paris, réaffirme la volonté de ses auteurs de «redonner à la formation socialiste la place qu’elle mérite dans la vie politique marocaine», tout en s’opposant à la tenue d’un congrès dont, selon eux, «les conclusions sont déjà scellées avant même son ouverture».