La Fédération nationale de la minoterie (FNM) du Maroc a conclu un protocole d’accord avec Céréales Canada, scellant une entente qualifiée de «pierre angulaire» d’une coopération commerciale et technique vieille de plusieurs décennies entre les deux pays.
La FNM voit dans cet accord un moyen d’assurer un approvisionnement constant en blé dur de haute qualité et d’accroître la maîtrise technique des procédés de transformation. Selon la fédération, «les meuniers et transformateurs marocains réussissent lorsqu’ils disposent du blé adéquat et du soutien technique approprié», ajoutant que cet accord «renforce la capacité à offrir les deux».
Le protocole établit un cadre destiné à approfondir la coopération technique et commerciale entre les deux institutions. Il permettra d’intensifier les échanges d’expertise et d’encourager l’innovation dans les filières du couscous et des pâtes, domaines où le Maroc a conquis une position de référence régionale.
Les variétés canadiennes de blé dur, en particulier le Canadian Western Amber Durum (CWAD), sont particulièrement prisées au Maroc pour leur couleur jaune lumineuse, leurs grains vitreux et leur teneur élevée en protéines. Cette combinaison offre un gluten ferme et extensible, propice à l’obtention de semoules d’exception, d’un couscous aérien et non collant, ainsi que de pâtes à la texture ferme et régulière, selon la fédération.
Le Maroc, partenaire privilégié du blé canadien
En 2024, le Maroc a importé 1,1 million de tonnes de blé dur canadien, pour une valeur estimée à 521 millions de dollars canadiens, soit près du quart de sa consommation totale de blé. Bien que le Canada ne représente que 15 % de la production mondiale, il assure 54 % des exportations planétaires de blé dur, plaçant Rabat dans une relation de dépendance qualitative avec son fournisseur nord-américain.
Le directeur général de Céréales Canada, Dean Dias, présent lors de la signature à Casablanca, a salué le Maroc comme un «marché soucieux de la qualité, exigeant constance et performance». Il a ajouté que «le blé dur canadien continue d’honorer sa réputation mondiale pour sa couleur éclatante, la force de son gluten et le rendement supérieur de sa semoule».
M. Dias a souligné que la collaboration continue et les échanges techniques avec les professionnels marocains favorisent l’innovation «depuis les sélectionneurs jusqu’aux agriculteurs, afin que le blé canadien réponde aux plus hauts standards internationaux».
Une coopération technique approfondie
La FNM a, pour sa part, insisté sur la dimension du transfert de savoir-faire, estimant que les échanges avec les experts canadiens permettent d’affiner la compréhension des caractéristiques du blé et d’en perfectionner la mouture. Le Maroc participe régulièrement aux missions commerciales et techniques organisées par Céréales Canada. En 2024, un programme d’échanges techniques s’est tenu au siège de l’organisation à Winnipeg, réunissant des meuniers marocains pour des sessions de formation et d’expérimentation.
Ces échanges, selon la fédération, contribuent à mieux maîtriser la qualité du blé canadien, à améliorer la production de semoule et à rehausser la performance des produits finis. Par ce partenariat, la FNM entend préserver la stabilité de l’approvisionnement à long terme dans un environnement céréalier mondial marqué par une volatilité accrue, tout en garantissant aux minoteries marocaines un accès durable à un blé dur de premier ordre.
