La justice ilalienne dénonce ľaffaire de corruption Saipem-Sonatrach passé sous silence à Alger

La condamnation retentissante, en première instance par le parquet de Milan de Farid Bedjaoui, ľun des principaux mis en cause dans ľaffaire de corruption (Saipem-Sonatrach  firme italienne et le groupe public algérien des hydrocarbures), à une peine de cinq ans et cinq mois de prison ferme, a été entourée par le secret total par les autorités algériennes, pour éviter ďêtre embarrassées par la résurgence de ce scandale qui vient rappeler l’ampleur de la  corruption dans les arcanes du pouvoir algérien.

Le principal intermédiaire dans les transactions entre les deux entreprises pétrolières, Farid Bedjaoui, homme d’affaires d’origine algérienne mais qui possède  trois autres nationalités (française, canadienne et libanaise) et aussi « le bras droit » de l’ancien ministre algérien de l’énergie Chakib Khefit, a été déclaré coupable par contumace de faits de « corruption internationale  par la justice italienne.

Le procès qui a été ouvert, il y a trois ans, portait sur le versement par Saipem, filiale du groupe pétrolier italien ENI, la somme de 197 millions d’euros comme  » pots-de-vin » à des responsables publics algériens, entre 2007 et 2010.

Ces versements ont permis à Saipem de s’accaparer sept contrats en Algérie d’une valeur de 8 milliards d’euros et à Eni d’avoir l’autorisation du ministre de l’énergie, Chakib Khelil, de s’octroyer les droits d’exploitation du gisement de gaz de Menzel, via le rachat de la société First Calgary Petroteums.

Les autres intermédiaires dans cette affaire, Omar Habour et Samyr Ouraied, des « collaborateurs » de Bedjaoui, ont été condamnés, par contumace eux aussi, à 4 ans et un mois de prison chacun. L’ancien PDG de Saipem, Pietro Talit a été condamné à 4 ans et 9 mois de prison. Son directeur des opérations à l’époque, Pietro Varone, a écopé de la même peine. L’ex-patron d’ Eni, l’entreprise-mère de Saipem, Paolo Scaroni, a lui été acquitté.

Contre toute attente, le tribunal a blanchi le groupe Emi et son ex patron paolo scaroni de tout soupçon et a limité la responsabilité de cette affaire de corruption à sa filiale saipem condamnée a payer une amende de 400.000 euros.

Par ailleurs le tribunal a ordonné la confiscation des 197 millions d’euros perçus par Farid Bedjaoui et versés à des dirigeants algériens identifiés comme étant l’ex-ministre de ľenergie  Chakib Khelil et  des membres de sa famille mais sans pour autant qu’ils soient ni inquiétés ni poursuivis. Le montant en question a ètè versé dans des comptes de la société écran Pearl Parteners, domiciliée entre Singapour et Hong Kong et appartenant a Fared Bedjaoui. Ce dernier, qui se réfugie à Dubai, fait ľobjet de deux 

mandats d’arrêt internationaux l’un lancé par l’AIgérie en 2013, et l’autre par l’Italie en 2014.

Il est clair que ces projets sont le fruit d’un accord secret permettant à l’Algérie et à l’Italie de préserver leurs « hommes d’un côté Paolo Scarone et de l’autre Chakib Khelil.

Ce dernier en fuite depuis 2011 puis de retour en Algérie en 2016, jouit indéniablement de l’appui et de la protection totale du président Bouteflika.

Cette affaire qui vient s’ajouter à une longue liste de scandales (khatifa, autoroute est_ouest, la récente saisie de 701 kg de cocaine,.) dénonce l’ampleur du phénomène de la corruption qui sévit  en Algerie. A savoir que le pays est classée à la 112éme place parmi les pays les plus corrompus dans les derniers statistiques publiés, en février dernier, par Transparency International.

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