La profession de foi d’Amar Saâdani en faveur du Maroc produit un grand effet

Alors que l’infléchissement du soutien d’Alger au polisario se confirme de plus en plus, un ex-responsable du sérail algérien confirme le caractère marocain du Sahara, annonce son soutien à l’ouverture des frontières entre les deux pays et la mort du principe d’autodétermination. Dans un contexte marqué par des anticipations à la baisse des cours pétroliers, le polisario est devenu un fardeau financier et politique.

Amar Saâdani, qui gravitait dans l’orbite des milieux sécuritaires algériens, s’est illustré, le 17 octobre, par une sortie inattendue. Naguère coopté député du Front de libération nationale (FLN) – ex-président de l’Assemblée populaire nationale algérienne, il reste un personnage qui a marqué la vie institutionnelle et politique en Algérie. Depuis la diffusion de ses déclarations, un déluge de critiques s’est abattu sur l’auteur de la «salve» sans précédent.

En termes sans équivoque, Amar Saâdani a déclaré dans un entretien avec un portail algérien : “En vérité, je considère que le Sahara est marocain et rien d’autre. Il a été enlevé au Maroc au congrès de Berlin. Aussi, je pense que l’Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le polisario et cette organisation n’a rien fait et n’est pas parvenue à sortir de l’impasse”. L’aveu est de taille : De 1976 à nos jours, le discours officiel des autorités algériennes sur le dossier du Sahara n’était, donc que fumée et radotage, et que l’instrumentalisation interne de ce sujet n’est plus possible pour cause de l’évolution de la configuration régionale.

Cette sortie a révélé une profonde modification des perceptions sur le dossier saharien, non seulement au sein de la classe politique, mais aussi au sein du puissant parti, le FLN. En bref, un certain sentiment d’échec se développe à ce sujet en Algérie. Le dossier du Sahara a en effet toujours représenté un enjeu de politique intérieure chez les Algériens. Au palais Al-Mouradia, un retournement de situation dans les relations entre l’Algérie et le Maroc est toujours une option fortement considérée. Au-delà de la traditionnelle instrumentalisation de cette question à des fins de politique intérieure, le contexte actuel, politique et économique, pousse une grande partie de l’état-major algérien à reconsidérer ses positions.

Personne ne croit plus en la tenue du référendum au Sahara, et la population résidant à Tindouf est désespérée de la classe dirigeante algérienne. Rien ne lui permet plus de croire en l’avenir d’une entité fictive. Amar Saâdani avoue, dans la foulée, que l’aide militaire, diplomatique et humanitaire de l’Algérie au polisario est devenue intenable, surtout après l’effondrement des prix du pétrole et la dégradation de la situation politique, qui ne permettent plus à Alger, financièrement et sur le plan idéologique, de poursuivre son soutien au groupuscule polisarien sans compromettre pour autant sa situation globale.

“Je pense que la question du Sahara doit prendre fin et que l’Algérie et le Maroc doivent ouvrir leurs frontières et normaliser leurs relations. L’argent versé au Polisario, avec lequel ses membres se baladent depuis cinquante ans dans les hôtels de luxe, doit revenir à Souk Ahras, El Bayadh, Tamanrasset et autres villes”, a indiqué Saâdani. En bon connaisseur du terrain, l’ancien patron du FLN tue non seulement le principe d’un processus référendaire basé sur l’autodétermination dans l’oeuf, mais il annonce haut et fort que le Sahara ne saurait être mis dans la balance, car c’est un territoire marocain. Le Royaume est soutenu par la France, son principal allié au Conseil de sécurité des Nations unies, l’Espagne et même les États-Unis, qui appuient la proposition marocaine d’octroyer aux Sahraouis un statut d’autonomie au sein du Royaume. Et bien sur, bon nombre de pays d’Afrique et de l’Amérique du Sud entre autres parties du globe.

L’Algérie, héraut de la cause perdue du polisario, ne parvient plus à porter le coût de la permanence d’un faux conflit qui rendu surtout inopérante l’intégration régionale et surtout, qui démontre que les séparatistes traversent une crise profonde, alors que nombre de Sahraouis de Tindouf fuient les camps et rallient le Maroc, répondant à l’appel du monarque à «rejoindre la patrie clémente et miséricordieuse». Le polisario, présenté comme un mouvement néfaste du fait de ses connexions avec les terroristes Al Qaïda et de Daech, est moribond.

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