La Russie entend porter, d’ici la fin de l’année 2025, à la totalité des exigences des pays importateurs le champ de ses examens sanitaires et chimiques appliqués aux huiles végétales, a déclaré mardi le Centre d’évaluation de la sécurité et de la qualité des produits du complexe agro-industriel (ЦОК АПК).
«Nos laboratoires sont désormais en mesure d’analyser plus de 90 % des paramètres requis pour l’exportation des huiles végétales», a précisé Andreï Moussatov, responsable du service du contrôle sécuritaire des pesticides et des produits agrochimiques, lors de la cinquième conférence nationale consacrée aux corps gras.
Selon lui, l’année 2024 a vu l’adjonction de 295 indicateurs de résidus de pesticides à la sphère d’accréditation du centre, dont 227 s’appliquent exclusivement aux huiles végétales. Dix-huit critères de présence de phtalates, conformément aux prescriptions chinoises, ont également été intégrés. Cette montée en exigence témoigne de la volonté des autorités russes d’ériger un dispositif de contrôle en phase avec les normes les plus rigoureuses du commerce mondial.
D’après les données transmises par le service fédéral des douanes (ФТС), la Russie a exporté plus d’un million de tonnes d’huiles végétales au cours du premier trimestre 2025. La Chine s’est assurée la première place avec 335 000 tonnes, suivie de l’Inde (292 000 tonnes), de la Turquie (265 000 tonnes), de la Biélorussie (44 000 tonnes) et de l’Algérie (41 000 tonnes). L’essor turc se révèle notable, le volume ayant doublé par rapport à l’année précédente, tandis que la Biélorussie a enregistré une progression de 22 %.
Deux nouveaux débouchés se distinguent : le Maroc, avec un premier acheminement de 8 000 tonnes, et le Chili, qui en a reçu 1 000. Ces percées s’ajoutent à une vision plus vaste du gouvernement russe : porter les exportations de l’huile de tournesol à 5,6 millions de tonnes au cours de la campagne 2024-2025, et faire croître la part de la Russie sur le marché mondial de 38 % à 42 %.
Le raffinement des exigences analytiques, conjugué à une politique commerciale plus incisive, laisse entrevoir une recomposition des circuits d’approvisionnement au profit de Moscou, notamment dans les régions d’Afrique du Nord et d’Asie occidentale.