La Russie portera à 100 000 tonnes ses captures pélagiques dans les eaux marocaines selon le nouvel accord de pêche entre Moscou et Rabat

La Russie prévoit d’augmenter jusqu’à 100 000 tonnes par an ses captures de poissons pélagiques dans l’Atlantique marocain (qui inclut les eaux méridionales) conformément à un nouvel accord conclu entre les deux pays lors de la huitième session de la commission mixte intergouvernementale russo-marocaine pour la coopération économique et scientifique.

Au terme de cette rencontre tenue à Moscou, «le chef de l’Agence fédérale des pêches (Rosrybolovstvo), Ilia Chestakov, et le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, ont signé un accord instituant un cadre juridique pour le développement de la pêche russe dans la zone atlantique du Maroc».

Ce texte, précise la partie russe, «sera en vigueur pour quatre années, avec possibilité de reconduction automatique pour une période équivalente». Il permettra aux armateurs russes «de planifier leurs activités sur le long terme».

Développement du potentiel halieutique et coopération scientifique

Selon M. Chestakov, «le nouvel accord offre aux pêcheurs russes la possibilité d’exploiter de manière efficace et durable les ressources halieutiques marocaines, notamment les espèces pélagiques telles que le maquereau et le chinchard». Il a indiqué que «les entreprises russes ont exprimé leur disposition à accroître leur effort de pêche dans cette zone, tandis que la partie marocaine s’est dite prête à attribuer des quotas pour certaines espèces démersales de valeur, si les compagnies russes manifestaient leur intérêt».

Le responsable a souligné que «le volume annuel maximal des captures russes dans la zone atlantique du Maroc s’établissait ces dernières années autour de 60 000 tonnes, mais devrait désormais atteindre entre 90 000 et 100 000 tonnes».

Les prises effectuées dans cette zone, a-t-il précisé, «sont destinées à la transformation sur le territoire russe, mais également à l’approvisionnement du marché africain, contribuant de ce fait à la sécurité alimentaire régionale». Il a ajouté que «les équipages des navires russes comptent traditionnellement une part de marins marocains avoisinant 10 %, ce qui permet la création d’emplois pour la population locale».

Sur le plan scientifique, M. Chestakov a mis en avant «l’importance des expéditions de recherche maritime, dont les résultats permettent d’évaluer les stocks et d’établir les quotas de capture». Il a précisé que «le nouvel accord facilite la délivrance des documents nécessaires au déploiement rapide des navires de recherche dans les eaux marocaines».

Évoquant la coopération scientifique, le responsable russe a ajouté que «les études menées dans le cadre de la Grande expédition africaine (BAE) ont permis d’obtenir des données précises sur l’état des populations de poissons et sur leurs capacités de reproduction». Selon lui, «les chercheurs russes poursuivront leurs travaux en 2025, notamment durant la période automno-hivernale, afin d’évaluer le renouvellement des stocks de petits poissons pélagiques tels que le maquereau, le chinchard, la sardine et la sardinelle».

Un partenariat halieutique historique

Le communiqué rappelle encore que «le Maroc occupe une position de premier plan sur le continent africain en matière de production halieutique et demeure le plus ancien partenaire de la Russie dans le domaine de la pêche en flottille».

Il est précisé que «les compagnies russes opèrent traditionnellement dans la zone atlantique marocaine pour la capture de maquereaux, de chinchards, de sardines, de sardinelles et d’anchois».

Enfin, le texte mentionne que «le nouvel accord comprend également un volet relatif à la formation, notamment par l’attribution de bourses à des étudiants marocains désireux de se spécialiser dans les sciences maritimes et halieutiques».

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