Le Maroc a obtenu, vendredi 31 octobre, une victoire diplomatique d’envergure au Conseil de sécurité des Nations unies, qui a adopté par onze voix sur quinze une résolution faisant du plan d’autonomie proposé par Rabat la référence principale dans la recherche d’un règlement au différend du Sahara. Aucune voix ne s’est opposée au texte, présenté par les États-Unis et soutenu par la France tandis que trois membres se sont abstenus et un n’a pas pris part au vote.
Les diplomates ont estimé que «le texte marque une inflexion notable dans l’approche onusienne du dossier saharien», jusque-là arrimée à la doctrine très ancienne de l’autodétermination sur laquelle reposait la revendication du Front Polisario, un paramètre désormais en déclin. Selon plusieurs observateurs, «la résolution consacre la proposition marocaine d’autonomie sur le territoire, revendiqué concurremment par les indépendantistes sahraouis, tout en exhortant les parties à reprendre le dialogue sous l’égide du secrétaire général».
Une résolution perçue comme un tournant diplomatique
La séance du Conseil portait sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies pour Sahara (Minurso), créée en 1991 et dont le mandat expirait le 31 octobre. Si cette prorogation annuelle relève d’un rituel institutionnel, «la session a revêtu cette année une importance particulière, en raison du soutien convergent des principaux alliés du Maroc — États-Unis, France et Royaume-Uni —, désireux de reformuler les paramètres d’un règlement dans un sens favorable à la proposition marocaine».
Depuis plusieurs années, les capitales occidentales les plus influentes auprès du Conseil ont multiplié les marques d’appui à la démarche de Rabat, considérée comme «réaliste, sérieuse et crédible». Les diplomates estiment que «la configuration actuelle des rapports de force a offert l’occasion d’inscrire, pour la première fois, le plan marocain d’autonomie au cœur du corpus décisionnel des Nations unies», jusque-là dominé par le principe d’autodétermination.
À New York, plusieurs membres du Conseil ont observé que «le vote du 31 octobre peut être interprété comme un moment de bascule», la résolution «affirmant que l’autonomie du Sahara occidental, sous souveraineté marocaine, représente la solution la plus praticable et la plus durable à un différend prolongé depuis près d’un demi-siècle».
Jusqu’à présent, «aucune résolution du Conseil de sécurité n’avait jamais présenté l’autonomie comme la référence principale d’un règlement possible», rappellent les diplomates.