Le Conseil mondial de l’eau (CME), par la voix de son président Loïc Fauchon, a annoncé jeudi 24 avril l’ouverture de discussions avec les autorités marocaines en vue de la création d’un centre international dédié aux ressources hydriques non conventionnelles — eaux dessalées, eaux usées traitées — et à la promotion des énergies renouvelables appliquées à la production d’eau.
Cette déclaration a été faite à Meknès, en marge du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), où le CME entend souligner l’importance de solutions innovantes face à la rareté croissante de l’eau douce dans de nombreuses régions du globe.
«Le Maroc possède une tradition remarquable en matière de gestion de l’eau, ce qui en fait un terrain propice à l’émergence d’un centre de portée mondiale. Nous envisageons ce projet comme un levier de développement au service d’une politique de l’eau renouvelée, dans les quatre coins du monde», a déclaré M. Fauchon.
Le futur centre ambitionne de devenir une référence scientifique et technique dans la valorisation des ressources hydriques alternatives, en conjuguant expertise marocaine et savoir-faire international. Il devrait également favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans les infrastructures hydriques, permettant, selon les projections évoquées, de faire baisser le coût du mètre cube d’eau dessalée de 0,80 dollar à environ 0,30 dollar (soit d’environ 8 dirhams à moins de 3 dirhams).
Face aux bouleversements climatiques, M. Fauchon a souligné la nécessité d’une refonte en profondeur des logiques d’investissement : «Les États doivent aujourd’hui affronter trois fléaux simultanés : l’excès d’eau, la pénurie, et la pollution. À cela s’ajoute la pression démographique, qui appelle une disponibilité accrue en terres, en nutriments agricoles et en eau», a-t-il précisé.
Le projet, à la croisée de la diplomatie de l’eau et de la transition énergétique, s’inscrit dans une volonté plus vaste d’accompagner les pays confrontés à une équation hydrique devenue critique — entre variabilité climatique, exigences agricoles et besoins urbains croissants.