Le vaste projet de gazoduc reliant le Nigeria au Maroc, estimé à 25 milliards de dollars, franchit une étape décisive avec la préparation d’une société de projet destinée à encadrer son financement et sa réalisation, a indiqué cette semaine la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, à la suite des dernières annonces gouvernementales et régionales.
Les informations disponibles ont précisé que «le tracé de près de 6 000 kilomètres a été confirmé lors de réunions techniques et d’études conduites jusqu’en 2025». Selon eux, «l’ouvrage est conçu pour transporter chaque année entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz». L’ambition affichée est de permettre «un meilleur accès à l’énergie pour près de 400 millions de personnes dans 13 États côtiers d’Afrique de l’Ouest, avant de relier le Maroc au Gazoduc Maghreb–Europe et, de là, au continent européen». Il a également été souligné que «le Niger, le Burkina Faso et le Mali seront desservis par des liaisons intérieures raccordées au gazoduc principal».
Une gouvernance régionale, des financements et des partenariats élargis
La gouvernance de l’ouvrage sera mise en place par étapes, selon «un schéma comportant une société de tête et plusieurs entités chargées de segments particuliers». Selon les têtes pensantes du projet, «ce mode d’organisation correspond aux cadres présentés cet été dans les communications de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)». En juillet, la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), l’ONHYM et la Société togolaise de gaz (SOTOGAZ) ont signé à Rabat un protocole additionnel. Les signataires ont affirmé que «ce texte officialise l’adhésion du Togo et complète l’association des partenaires publics le long du tracé».
La ministre de l’énergie, Leïla Benali, a déclaré auparavant que «les Émirats arabes unis rejoindront la Banque européenne d’investissement (BEI), la Banque islamique de développement (BID) et le Fonds de l’Opep parmi les soutiens pressentis». Les autorités ont indiqué qu’«une société spécialement constituée est en cours de mise en place pour conduire l’exécution du projet», tandis qu’«une décision finale d’investissement est attendue d’ici la fin de l’année 2025».