À la 4ᵉ conférence des diplomaties féministes tenue mercredi 22 octobre à Paris, le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a déclaré que depuis vingt-cinq ans, le Maroc a engagé «une marche irréversible vers l’égalité femmes-hommes».
Selon lui, ces réformes ont «modifié la lettre du droit mais également changé l’esprit d’une génération: celui d’une société qui reconnaît dans l’équité le fondement de sa modernité». Il s’exprimait à l’ouverture de la conférence, en présence des chefs de diplomatie d’une cinquantaine de pays, parmi lesquels Jean-Noël Barrot et José Manuel Albares.
Le ministre a rappelé l’adhésion du Maroc au groupe de politique étrangère féministe (FFP+), affirmant qu’en y rejoignant, Rabat «adhère à une ambition: celle d’agir de concert avec des pays qui partagent ces mêmes valeurs et en font un axe assumé de leurs diplomaties».
M. Bourita a estimé que «notre transformation intérieure a naturellement trouvé son prolongement dans notre action extérieure» et que «notre diplomatie féministe est d’abord une diplomatie au service de la paix». Il a rappelé qu’en mars 2022, le Maroc a adopté son premier Plan d’action national pour la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
Il a poursuivi en indiquant que «nous venons de le prolonger jusqu’en 2026, afin de consolider ses acquis et de placer encore les femmes au cœur des efforts de prévention, de médiation et de reconstruction».
M. Bourita a ajouté que le Maroc agit pour la paix en formant des médiatrices sur le terrain et des observateurs électoraux, soulignant que «former ces femmes, c’est donner à la paix un visage humain».
Il a également évoqué la diplomatie féministe dans le domaine religieux et migratoire, affirmant que «les morchidates – ces femmes prédicatrices formées au Maroc – sont aujourd’hui des vecteurs puissants de prévention de l’extrémisme violent» et que «les campagnes de régularisation de 2014 et 2017 ont offert aux femmes immigrées protection et dignité».
Enfin, M. Bourita a précisé que «notre diplomatie féministe s’exprime aussi dans nos partenariats bilatéraux et multilatéraux, avec la France, l’Espagne, le Japon et les pays d’Amérique latine, et nous entendons poursuivre dans cette voie».